Le G7 menace la Russie de durcir les sanctions

«La crise Ukraine/Russie était bien sûr la raison pour laquelle nous avons organisé ce G7 à Bruxelles», a souligné le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, au terme du sommet. Les Occidentaux sont «tout à fait unis» dans leur réaction à la crise en Ukraine, a-t-il assuré.

Nous sommes unis pour condamner la poursuite de la violation par la Russie de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. L’annexion illégale de la Crimée par la Russie et les actions visant à déstabiliser l’est de l’Ukraine sont inacceptables et doivent cesser», ont martelé les dirigeants occidentaux.

«Le G7 est prêt à imposer de nouvelles sanctions à la Russie si les provocations continuent», a mis en garde le président américain Barack Obama, donnant un maximum de quatre semaines à la Russie pour changer de cap.

Vente de Mistral maintenue

A ce stade, Paris n’a toutefois pas renoncé au juteux contrat de vente de navires militaires Mistral à la Russie, provoquant un certain agacement des Etats-Unis. «J’ai exprimé mes inquiétudes, et je ne pense pas être le seul», a réagi M. Obama. «Il aurait été préférable de suspendre» cette vente, a-t-il ajouté.

La position française est pour le moment de laisser la porte ouverte à un réexamen de ce contrat d’un montant de quelque 1,2 milliard d’euros d’ici le mois d’octobre, lorsque le premier des deux navires doit être livré à la flotte russe.

Rencontres avec Poutine

Le G7 ne coupe pas pour autant les ponts avec la Russie. Dès jeudi soir, à Paris, le premier ministre britannique, David Cameron, devait avoir un entretien en tête à tête avec Vladimir Poutine.

Le président russe devait également être reçu à l’Elysée par son homologue français François Hollande, qui devait rencontrer auparavant Barack Obama. La chancelière allemande Angela Merkel le rencontrera vendredi matin, juste avant les cérémonies officielles du Débarquement allié. Seul Barack Obama n’a prévu aucune rencontre avec son homologue russe.

François Hollande n’a pas exclu que M. Poutine discute directement avec le nouveau président ukrainien, Petro Porochenko, sur les plages normandes. «Est-ce que le président Poutine pourra rencontrer le président Porochenko? Oui», a-t-il affirmé.

«Je ne compte éviter personne et parlerai, évidemment, à tout le monde», avait indiqué de son côté le président russe mercredi soir.

«Cynisme sans limites»

Sur le terrain, la situation n’est pas à l’apaisement. Les gardes-frontière de l’Est de l’Ukraine, visés par des attaques séparatistes, ont annoncé jeudi avoir abandonné trois postes à la frontière de la Russie, dont ils demandent la fermeture partielle, et avoir réclamé des renforts de l’armée.

La Russie a de son côté évoqué un afflux de plusieurs milliers de réfugiés par jour en provenance de l’Est de l’Ukraine, ce que Kiev a démenti.

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a qualifié de «cynisme sans limites» le soutien exprimé selon lui par le G7 à l’opération armée des forces ukrainiennes contre l’insurrection pro-russe dans l’Est du pays. Mais ces critiques ont été sèchement rejetées par les dirigeants du G7.

«Nous maintenons notre position que le gouvernement ukrainien a le droit de restaurer l’ordre, et qu’il le fait d’une manière que nous pouvons qualifier de mesurée», a déclaré M. Van Rompuy. «Nous devons reconnaître que l’Ukraine a fait preuve de beaucoup de retenue depuis le début de la crise» et le rattachement de la Crimée à la Russie, a-t-il ajouté.

Les dirigeants du G7 ont également épinglé Moscou pour la menace que la Russie fait peser sur les approvisionnements de gaz.

Le géant gazier russe Gazprom a repoussé au 10 juin son ultimatum à l’Ukraine pour le paiement de sa dette gazière et la poursuite des livraisons.

(ats/Newsnet)