Tambacounda : une anthologie de poésie d’auteurs locaux envisagée

L’Association des écrivains du Sénégal (AES) compte éditer en octobre prochain une anthologie de poèmes écrits par des poètes de la région de Tambacounda, a annoncé jeudi son président Alioune Badara Bèye.

‘’Nous allons éditer sur proposition de Saloum Diakité [président du Club des écrivains locaux], la première anthologie de poésie des poètes de Tambacounda’’, a dit M. Bèye, arrivé dans la capitale régionale dans le cadre d’une tournée sur l’Acte 3 de la décentralisation que l’AES démarre par la région orientale.

En marge d’une rencontre avec des membres du club des écrivains de Tambacounda et de communicateurs traditionnels, notamment, il a précisé que l’édition de cette anthologie pourra avoir lieu ‘’avec la rentrée (des classes) au mois d’octobre’’.

Le président du Club des écrivains de Tambacounda (CET), Saloum Diakité, avait auparavant interpellé M. Bèye, sur les difficultés auxquelles sont confrontés les écrivains de la région qui, malgré la qualité de leurs productions, ont du mal à les éditer, faute de moyens.

‘’Aidez-nous à éditer, la postérité vous le reconnaîtra’’, avait-il lancé à l’endroit d’Alioune Badara Bèye, lors d’une cérémonie présidée par le gouverneur Gabriel Ndiaye, et suivie d’une conférence animée par Ousmane Diao, professeur au Lycée commune de Tambacounda, sur le thème ‘’la place du livre et de l’écrivain dans la décentralisation’’.

Selon Alioune Badara Bèye, qui est par ailleurs le président de la Fédération internationale des écrivains de langue française, ce recueil de poèmes sera édité en 1.500 exemplaires ‘’au moins’’. Lesquels seront distribués aussi bien à Tambacounda, à Dakar que dans les pays voisins, comme la Guinée, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Mali.

M. Bèye, à la tête d’une délégation composée, entre autres, du Colonel Momar Guèye, poète-essayiste, du secrétaire exécutif de l’AES, Seydou Sow, de l’écrivain Mamadou Samb et du président de l’Association des artistes et comédiens, Lamine Ndiaye, a relevé que la structure qu’il dirige a ‘’beaucoup de chantiers’’ à Tambacounda.

Le président des écrivains a dit souhaiter que Tambacounda soit représentée par au moins une pièce de théâtre dans le cadre du concours qu’organise l’AES sur le thème de l’acte 3 de la décentralisation. Deux grands prix seront décernés à l’issue de cette compétition.

‘’Ville de création fertile’’ où très tôt après les premières années des indépendances, des talents ont été décelés aussi bien dans le domaine de l’écriture, de la chanson et du rythme de manière générale, Tambacounda est une ville ‘’porteuse d’espoir’’, avec une association d’écrivains jeune mais ‘’dynamique’’, a dit Bèye. Il a loué la qualité des poèmes d’écrivains locaux déclamés lors de la rencontre.

‘’Il faut trouver des voies et moyens pour que ces acteurs culturels soient dans d’excellentes conditions’’, a dit l’auteur de ‘’Nder en flammes’’, qui admet que ‘’la culture traverse des moments de turbulence, parce qu’ (elle) n’a pas toujours les moyens de sa politique’’.

‘’Je suis convaincu que le ministre de la Culture, qui est très attentif à ce problème, descendra à Tambacounda pour rencontrer et discuter avec les acteurs culturels pour trouver les moyens liés à l’édition’’. ‘’Sans édition, il n’y a pas d’écrivais’’, a-t-il fait remarquer, non sans ajouter que ‘’les écrivains qui écrivent et qui ne sont pas édités, vont être oubliés dans le temps, parce que c’est l’écriture qui fixe la création’’. D’où la nécessité d’encourager la création, mais surtout d’encourager l’édition.

‘’Il faut des bibliothèques, des clubs littéraires, des éditions locales dans les régions’’, a-t-il préconisé, en guise de structures devant accompagner la décentralisation. M. Bèye a invité les acteurs à donner l’ ‘’importance qui sied au livre et à la création artistique et littéraire’’. ‘’S’il y a des bailleurs de fonds, les écrivains sont des bailleurs de conscience’’, a-t-il estimé.

Relevant que la culture sera une compétence transférée aux collectivités locales dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation, il a fait part de son souhait de voir les communes prendre en charge de façon ‘’pratique’’ et non seulement ‘’dans l’oralité’’, les préoccupations du livre, des écrivains et de l’édition.

Plusieurs délégations de l’Association des écrivains du Sénégal vont sillonner le pays dans le cadre de cette implication des écrivains dans l’Acte 3 de la décentralisation en soutien au ministère de Collectivités locales.

ADI/ASG / APS/