
Angela Merkel a appelé à voir au-delà de la divergence de vues entre Berlin et Londres sur le choix du prochain président de la Commission européenne.
S’exprimant devant le Bundestag avant une rencontre des dirigeants du G7 à Bruxelles, Angela Merkel a critiqué les politiques et les médias allemands. Ces derniers l’appellent à ne pas tenir compte des objections britanniques concernant la candidature de l’ancien premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker pour succéder à José Manuel Barroso.
Négligence «inacceptable»
«Nous connaissons tous les réserves de certains Etats membres, par exemple la Grande-Bretagne. Pour être claire, je ne partage pas ces réserves», a dit la cheffe du gouvernement allemand.
«Mais je tiens également à préciser que je trouve d’une négligence grave et vraiment inacceptable la manière dont certaines personnes affirment ne pas se soucier le moins du monde de savoir si la Grande-Bretagne est d’accord ou si elle entend ou non rester membre de l’Union européenne», a dit Merkel.
Candidat désigné du PPE
Juncker est le candidat désigné du Parti du peuple européen (PPE, centre droit) qui demeure la principale formation au parlement de Strasbourg malgré une percée des eurosceptiques lors des élections européennes.
David Cameron, dont le Parti conservateur n’appartient pas au PPE, a clairement exprimé son opposition à la candidature de Juncker qui inspire également des réserves en Hongrie, en Suède et en Italie.
Des risques pour Berlin et Londres
Cette question présente bien des risques pour Cameron, pour Merkel et pour les relations entre Allemagne et Grande-Bretagne.
Si Juncker soutenu par Berlin obtient le poste de président de la Commission européenne, le Premier ministre britannique risque de perdre la face à un moment où les conservateurs sont concurrencés par le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), auteur d’une forte percée lors du dernier scrutin.
Et s’il n’est pas élu, Merkel risque d’essuyer des critiques dans son pays pour avoir cédé à Cameron et à d’autres dirigeants en ne permettant pas que le candidat du premier parti à Strasbourg prenne, comme cela est convenu, la présidence de la Commission.
(ats/Newsnet)