Normandie: Les grands de ce monde ont commémoré le «D-Day»

Le président français François Hollande a présidé vendredi les cérémonies des 70 ans du Débarquement en Normandie qui avait marqué le début de la défaite nazie en Europe. La journée a suscité une vive émotion parmi les survivants. Elle a aussi été marquée par une brève rencontre entre les présidents russe et ukrainien.

Pas moins de 21 chefs d’Etat et de gouvernement, dont la reine d’Angleterre, étaient réunis vendredi pour les célébrations du «D-Day». Quelque 3000 vétérans ayant vécu ces événements en 1944 étaient aussi présents.

«Il y a 70 ans, le 6 juin, le jour se levait sur la Normandie. Et ce jour-là nous éclaire encore», a déclaré M. Hollande devant le Mémorial de Caen. «Ce jour-là, 150’000 hommes venus d’Angleterre, d’Amérique et parfois même de bien plus loin, s’embarquaient pour la France», a-t-il ajouté devant des centaines de personnes émues.

Le président français a ensuite assisté avec Barack Obama à une cérémonie franco-américaine au cimetière militaire de Colleville-sur-Mer. Celui-ci surplombe la plage d’Omaha Beach.

«Tête de pont de la démocratie»

La France «n’oubliera jamais ce qu’elle doit aux Etats-Unis», a déclaré François Hollande. Il a salué le 6 juin, «une date mémorable de notre histoire où nos deux peuples se sont confondus dans un même combat, celui de la liberté».

Le président américain a prononcé un discours émouvant. Il a évoqué les hommes qui ont brisé «le Mur d’Hitler» et se sont battus pour changer bien «plus que le cours de la guerre, mais pour (changer) le cours de l’histoire de l’Humanité».

«Omaha Beach, en Normandie, était la tête de pont de la démocratie», a martelé le président en référence à cette plage entrée dans la légende de la Seconde Guerre mondiale.

Moments d’émotion

«A chaque fois que le monde vous rend cynique, arrêtez-vous et pensez à ces hommes», a dit le président américain devant les milliers de tombes blanches bien alignées.

Dans un moment d’émotion, les vétérans, y compris ceux qui à plus de 90 ans ont du mal à marcher, se sont levés. Comme s’ils répondaient à l’appel de leur commandant en chef qui les a longuement applaudis.

Rencontre Poutine-Porochenko

Durant l’après-midi, à Ouistreham, François Hollande a salué le courage de l’Armée rouge. Il a souligné «la contribution décisive des peuples de ce qu’on appelait l’Union soviétique» à la victoire alliée. Il s’est exprimé en présence des présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko.

Ces deux dirigeants ont créé l’événement en se parlant pour la première fois. Lors d’une brève discussion en fin de matinée, ils se sont prononcés «pour la cessation au plus vite de l’effusion de sang dans le sud-est de l’Ukraine», a déclaré à Moscou le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov.

Biscuit normand

La vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement s’est retrouvée pour déjeuner au château de Bénouville, lieu symbolique de la Résistance. François Hollande y a reçu la reine d’Angleterre, accompagnée du duc d’Edimbourg et notamment le nouveau président ukrainien, puis le président russe et enfin le président américain.

La table d’honneur a réuni 38 convives. S’y ajoutaient 42 convives, dont 14 vétérans, attablés dans un salon d’honneur. Le repas concocté par quatre chefs étoilés a fait défiler du poisson, un fondant de veau ainsi qu’un biscuit normand poire-caramel.

Sommet informel

Au-delà de l’aspect mémoriel, cette journée a pris une coloration diplomatique. Les Occidentaux ont retrouvé, après plus de deux mois, le président russe Vladimir Poutine avec qui ils sont engagés dans un bras de fer sur la crise ukrainienne.

M. Poutine et M. Obama ont d’ailleurs brièvement discuté en marge du déjeuner au château de Bénouville. Il s’agissait de la première rencontre face à face entre les deux hommes depuis le début du conflit en Ukraine.

Isolé sur la scène internationale après l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en mars, Vladimir Poutine a rencontré également vendredi la chancelière allemande Angela Merkel à Deauville, après s’être entretenu la veille à Paris avec François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron.

(ats/Newsnet)