Tambacounda : vers une réunion publique d’information sur la CMU

Des responsables de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV) ont rencontré jeudi des acteurs locaux de Tambacounda (est), en prélude d’une réunion publique d’information sur la Couverture maladie universelle (CMU), prévue dans la capitale orientale dans le cadre d’une campagne de vulgarisation de cette nouvelle politique sociale.

“Nous avons lancé notre campagne +Pérennisons la CMU+”, a indiqué le secrétaire exécutif de CICODEV Africa, Amadou Kanouté, à des journalistes qu’il rencontrait dans la salle de délibérations de la mairie de Tambacounda, en même temps que le SUTSAS, les “Bajenu Gox”, la Mutuelle des agents de la santé.

La tournée de CICODEV visait à présenter formellement son observatrice aux autorités administratives et sanitaires pour qu’elles l’appuient dans son travail, et à préparer la réunion publique d’information de Tambacounda, à une date non encore arrêtée.

A Tambacounda, la dame Fatoumata Baldé a été désignée comme observatrice et a été présentée au gouverneur ainsi qu’aux autorités sanitaires, a indiqué Amadou Kanouté.

M. Kanouté qui venait de Kolda où un observatoire CICODEV de la CMU a aussi été mis en place, en vue d’en suivre le processus de mise en œuvre, a noté que la campagne “Pérennisons la CMU” vise quatre objectifs. Le premier est la vulgarisation de la CMU, à savoir son mode de fonctionnement.

Parmi les informations qui seront communiquées aux populations lors de réunions publiques d’information, il y a la possibilité qu’offre la CMU d’accéder pendant toute l’année aux soins de santé, moyennant 7.000 francs CFA, dont la moitié subventionnée par l’Etat.

Le second objectif de cette campagne est la nécessité de voter une loi sur la CMU. “Tous les pays qui ont mis en place la Couverture maladie universelle comme le Ghana et le Rwanda ont commencé par mettre en place une loi”, a souligné le responsable de CCICODEV. Cette loi permettrait de sécuriser la CMU “au-delà des contingences politiques”.

La campagne souligne également la nécessité d’une “augmentation substantielle graduelle” des ressources dédiées à la mise en œuvre de la CMU. Le CICODEV estime que le rythme d’augmentation des montants alloués à cette politique reste lent, vu son objectif d’assurer la couverture maladie à 75% de la population à l’horizon 2017.

Cinq milliards étaient destinés à la CMU en 2013, première année de mise en oeuvre et 6 milliards en 2014, a dit Kanouté, relevant que comparativement aux 25 milliards par an que le ministère de la Santé juge nécessaires, “le gap est énorme”.

Avec “seulement 6 à 10%” de son budget affectés à la santé, le Sénégal est encore loin des indicateurs de la CEDEAO qui veut que les gouvernements allouent 15% de leur budget à la santé.

Le quatrième objectif de cette sensibilisation est de faire en sorte qu’une “grosse partie des ressources allouées à la CMU aillent vers les femmes pour prendre en charge les maladies féminines” (cancer du col de l’utérus, cancer du sein, fistules obstétricales).

Ces “maladies chères” peuvent engloutir toutes les économies de toute une famille, a-t-il laissé entendre, ajoutant que la santé de les enfants de zéro à cinq ans, prioritaires dans cette première phase de la CMU, est intrinsèquement liée à celle de sa mère.

En vue d’atteindre son objectif de sensibilisation, CICODEV a déjà organisé des réunions publiques d’informations à Diokoul (département de Kébémer) et à Thiaroye Gare.

Elle a mis en place des observatoires de la CMU dans 9 localités pilotes devant lui faire l’état d’avancement de la mise en œuvre de la CMU à travers des rapports mensuels.

CICODEV qui, à travers le plaidoyer, travaille à l’éducation citoyenne, à l’éducation des consommateurs, tout comme il œuvre pour la sécurité alimentaire des consommateurs défavorisés, s’intéresse aussi à l’accès à l’eau potable, à l’énergie durale, à l’accès universel à la santé.

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