
Ca, c’est fait! L’équipe de France, qui n’avait plus remporté un match de Coupe du monde depuis la demi-finale de 2006 contre le Portugal, s’est imposée 3-0 contre le Honduras à Porto Alegre, prenant ainsi la tête du groupe E du Mondial 2014 devant la Suisse, son prochain adversaire.
Le Honduras, cette équipe anachronique que tout le monde espère voir éliminée mais par d’autres, n’a pas eu voix au chapitre. Ce qui ne signifie pas qu’il n’a pas posé de problèmes à des Bleus d’abord crispés puis bien empruntés quand il a fallu abattre la muraille de la Bicolor. L’apport de Mathieu Valbuena, seul joueur titulaire à chacun des matches dirigés par Didier Deschamps depuis août 2012, a dans cet exercice été plus que précieux.
Le lutin de l’OM, soutenu dans le couloir droit par Mathieu Debuchy, a ramené le calme dans une maison France dont il a été l’architecte en chef. Solide et propre dans son rôle de sentinelle devant la défense, Yohan Cabaye s’est également montré à son avantage.
Benzema marche sur l’eau
C’est du reste une belle ouverture du joueur du PSG qui a permis à la France d’enfin débloquer la situation. Poussé dans le dos par Wilson Palacios, Paul Pogba -les deux joueurs auraient dû être expulsés à la 26e après un accrochage- obtenait en effet un penalty transformé par Karim Benzema à la 45e, pour sa première apparition en Coupe du monde. Tandis que Palacios, averti pour la deuxième fois, avait déjà pris le chemin des vestiaires.
A dix contre onze, incapable de produire un tant soit peu de jeu et avec sa puissance pour seule arme, le Honduras a rapidement plié une deuxième fois, dans des circonstances particulières. Sur un excellent ballon dans la profondeur de… Cabaye, encore lui, Benzema, encore lui, trouvait le poteau d’un Valladares malheureux puisque buteur contre son camp sur le rebond, après que le ballon a longé la ligne sans la franchir (48e).
Le stade a prématurément grondé quand l’image de synthèse de la technologie sur la ligne projetée sur les écrans géants a affiché un «NO GOAL» sur l’envoi de Benzema. Il fallait attendre la suite de l’action et cette erreur du portier hondurien pour voir, preuve à l’image, que le but était bien valable. Une scène qui fera date: il s’agit du premier but de l’histoire de la Coupe du monde à avoir été accordé par assistance vidéo.
Deschamps a eu raison de préférer Antoine Griezmann, son touché de balle hors du commun et sa vitesse, au gabarit plus imposant d’Olivier Giroud, pourtant titulaire dans les trois matches de préparation des Bleus au cours desquels il a marqué trois fois et délivré une passe décisive. Le milieu de la Real Sociedad possède une technique si fine qu’il est impossible de savoir s’il sait contrôler un ballon: il ne joue pratiquement qu’à une touche!
A un but du 100e
Nullement besoin pour valider la troisième réalisation, celle de Benzema, lequel a envoyé un missile dans les buts des Catrachos à la 72e.
Il n’y a plus aucun doute, la traversée du désert est terminée pour le Madrilène, qui était resté 1222 minutes sans marquer en équipe de France. Depuis qu’il a retrouvé le chemin des filets, en amical contre l’Australie le 11 octobre 2013, l’ancien Lyonnais a marqué sept fois en six rencontres internationales.
Benzema, avec le concours involontaire de Valladares, a porté le total de l’équipe de France à 99 réussites au Mondial. Le prochain à marquer aura l’honneur de faire entrer les Bleus dans le club très fermé des centenaires, qui ne compte pour l’heure que le Brésil, l’Allemagne, l’Italie et l’Argentine.
A la défense suisse, qui croisera Benzema and Co. vendredi prochain à Salvador de Bahia, de faire en sorte de repousser l’échéance. Un affrontement franco-suisse qui sera bel et bien, comme pressenti, la finale pour la première place du groupe E.
(si/Newsnet)