Poutine et Poroshenko ont discuté d’un cessez-le-feu

Le dirigeant russe a également fait part de ses inquiétudes après la mort de deux journalistes russes en Ukraine. «La conclusion d’un possible cessez-le-feu dans la zone des opérations militaires dans le sud-est de l’Ukraine a été évoquée», a révélé le Kremlin à l’issue des pourparlers.

Vladimir Poutine a aussi souligné l’importance d’assurer la sécurité des reporters en Ukraine.

Un journaliste du groupe de télévision publique russe VGTRK a été tué près de Lougansk (est) par des tirs de mortiers des forces ukrainiennes. La chaîne VGTRK a ensuite annoncé la mort d’un autre de ses employés, un preneur de son qui avait été porté disparu et dont le corps a été retrouvé par des rebelles ukrainiens sur une zone d’opération militaire.

Un porte-parole des séparatistes à Lougansk a indiqué, sous le couvert de l’anonymat, que le journaliste et son preneur de son avaient été pris dans une attaque à la grenade déclenchée par les forces ukrainiennes près de la frontière avec la Russie.

Déclarations hostiles

Le Conseil de sécurité de l’ONU a déploré leur mort mardi et demandé une enquête sur les cas de violence envers des journalistes.

Après l’espoir d’une détente né de premiers contacts entre MM. Poutine et Porochenko, le ton était monté le week-end dernier. La crise gazière et la destruction en vol d’un avion militaire ukrainien (49 morts) ont alimenté les déclarations hostiles de part et d’autre.

Une explosion sur une portion d’un gazoduc alimentant l’Europe en gaz russe s’est en outre produite dans le nord-ouest de l’Ukraine pour une raison indéterminée, sans affecter le transit. Le ministre ukrainien de l’Intérieur Arsen Avakov a toutefois aussitôt évoqué la piste d’un «sabotage russe».

Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé «un nouveau crime des forces ukrainiennes» et appelé «les médias du monde entier» à une condamnation immédiate.

Résolution ukrainienne

Dans ce contexte, le Parlement ukrainien a adopté mardi soir une résolution pour renforcer d’ici à un mois la sécurité à la frontière avec la Russie. Depuis avril, au moins 320 personnes ont été tuées.

Au lendemain de la coupure de gaz décidée par Moscou, le directeur général du groupe ukrainien Naftogaz a assuré à la population – environ 45 millions d’habitants – qu’elle n’avait pas à craindre de pénuries, même si la Russie a «réduit à zéro» ses livraisons en ne laissant transiter que les volumes destinés aux pays européens.

«Je pense que les consommateurs ne seront aucunement affectés», a-t-il déclaré dans un entretien avec une chaîne de télévision locale. «Il y a du gaz en stock», a-t-il ajouté.

L’Ukraine compte toutefois sur la mise en place de «flux inversés» pour recevoir une partie du gaz russe que les pays européens importent. Le premier ministre Arseni Iatseniouk a déclaré mardi devant le Parlement qu’un «petit volume» avait ainsi déjà commencé à être envoyé.

Négociations avec l’UE

Près de la moitié du gaz importé de Russie en Europe, soit environ 15% de la consommation européenne, transite par le territoire ukrainien.

Une porte-parole au ministère ukrainien de l’Energie, Olena Michtchenko, a déclaré que le ministre de l’Énergie Iouri Prodan et le patron de Naftogaz se rendraient mardi à Budapest, où se déroule un forum énergétique. «Notre délégation va voir l’Union européenne», a pour sa part déclaré le premier ministre.

«Des compagnies européennes sont prêtes à fournir du gaz à l’Ukraine. Elles proposent à l’Ukraine du gaz bon marché à 320 dollars» les 1000 m3, a déclaré lundi soir le PDG de Naftogaz.

La Russie a coupé lundi le gaz à l’Ukraine après l’échec de leurs négociations sur le prix du gaz russe fourni à l’Ukraine et le remboursement de la dette accumulée par Kiev, égale à 4,5 milliards de dollars.

(ats/Newsnet)