
Vingt ans après avoir conduit la Suisse en 8es de finale de la World Cup, Roy Hodgson devra probablement se contenter de trois rencontres à la Coupe du monde 2014. Son Angleterre s’est inclinée 2-1 à São Paulo contre l’Uruguay, dans le duel des battus de la première journée du groupe D, à cause d’un doublé du revenant Luis Suarez.
Pour un retour, c’est un retour. Absent lors de la défaite 3-1 contre le Costa Rica car pas suffisamment remis de son opération au ménisque du genou droit (22 mai), Suarez a terrassé son pays d’adoption l’espace de deux magnifiques gestes inspirés: une tête prenant Hart à contre-pied à la 39e et une frappe puissante au terme d’une fulgurante accélération à la 85e. Aucun doute: le meilleur buteur de la Premier League est en pleine possession de ses moyens.
Le sélectionneur Oscar Tabarez avait expliqué la veille de la rencontre que s’il y avait bien une chose qu’il ne regrettait pas en repensant au revers contre le Costa Rica, c’était d’avoir résisté à la tentation de faire entrer son buteur, désormais auteur de 41 réussites en 78 capes. Bien lui en a pris, en effet, Suarez ayant affiché le mordant et la tonicité qu’on lui connaît.
Axe défaillant
Ce qui n’est absolument pas le cas de plusieurs Anglais, à commencer par une charnière Cahill – Jagielka approximative dans son placement, en retard sur les marquages et, surtout, d’une faiblesse technique indigne de ce niveau de compétition. Steven Gerrard, coupable de la perte du ballon sur l’ouverture du score, semble lui dépassé, à des années-lumière du joueur qui a fait le bonheur de Liverpool.
Les Anglais pouvaient tout de même se montrer un peu amers. Ils ont concédé le 1-0 huit minutes après une tête de Wayne Rooney sur l’angle des montants de Muslera et auraient peut-être aussi pu évoluer à onze contre dix pendant plus d’une heure si l’arbitre espagnol Carlos Velasco Carballo avait été plus sévère avec Diego Godin.
On se dit en effet que s’il n’avait pas déjà été averti dès la 9e, le capitaine de la Celeste aurait pu (dû?) recevoir un carton vingt minutes plus tard, pour une obstruction volontaire moyennant un coude dans le visage de Sturridge.
Rooney a marqué!
Mais il faut croire que rien ne va sourire à cette Angleterre-là au Brésil. Et ce même si Wayne Rooney a, enfin, trouvé le chemin des filets dans la compétition.
«Wazza», auteur de l’égalisation à la 75e, a donc dû attendre sa troisième phase finale et son… dixième match pour débloquer son compteur. Cinquante-six ans jour pour jour après le premier but en Coupe du monde du Roi Pelé en quart de finale de l’édition 1958 face au Pays de Galles.
Rien n’est cependant encore joué dans cette poule, puisque le critère pour départager des équipes à égalité est la différence de buts générale et non, comme c’est le cas dans les compétitions de l’UEFA, les confrontations directes. L’Italie et le Costa Rica en découdront vendredi à Recife.
(si/Newsnet)