
Le trente-septième Suisse-France de l’histoire ne sera peut-être pas le plus beau, mais il sera le plus important. L’enjeu: une qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde.
Ce vendredi à Salvador, le vainqueur de ce derby aura pris une option décisive sur la première place du groupe E qui lui assurera, en principe, un huitième de finale très ouvert contre le Nigeria, la Bosnie-Herzégovine ou l’Iran. Éviter un affrontement contre l’Argentine de Lionel Messi serait, en effet, préférable.
Vingt-deux ans d’attente
A la recherche d’une victoire contre la France depuis vingt-deux ans, depuis ce doublé de Christophe Bonvin le 27 mai 1992 à Lausanne pour un succès 2-1 face à une équipe dirigée alors par Michel Platini, la Suisse n’a aucun complexe à nourrir si l’on compare les deux effectifs.
L’erreur serait toutefois de se voir trop beau trop vite, un travers que cultivent parfois nos amis français. Le match contre l’Equateur a rappelé que la Suisse ne peut pas souffrir d’une baisse de régime de ses leaders. A Brasilia, Lichtsteiner, Behrami, Inler et Shaqiri ont livré une performance sans relief. Seulement, l’action de la 93e minute a tout changé.
Le tacle et le rush de Behrami, l’assist parfait de Ricardo Rodriguez, ce latéral gauche de 21 ans que le monde entier commence à nous envier, et le but de Haris Seferovic ont insufflé une confiance et un moral extraordinaires à une équipe qui avait été submergée par le doute pendant de trop longues minutes lors de ce premier match.
«Ne pas prendre de but»
«Oui, ce but a tout changé, avoue Valon Behrami. Mais il est capital aussi de rappeler que cette équipe de Suisse s’exprime avant tout par son collectif. Contre la France, nous devrons jouer d’une manière extrêmement compacte. L’essentiel sera de bien défendre. Ne pas prendre de but: tel est le mot d’ordre. Parce que je suis convaincu que nous trouverons des espaces au fil des minutes».
Dans cette Coupe du monde qui fait honneur au pays du football avec ces renversements de situation que l’on n’attendait sans doute pas, ce Suisse – France ressemblera à une partie d’échecs. Comme à Stuttgart il y a huit ans où, sous une chaleur étouffante, ce derby s’était soldé par un triste 0-0.
Les Suisses auraient tort d’avoir une autre approche pour la rencontre de vendredi. Avec un nul, ils se retrouveraient dans la situation la plus enviable avant la dernière journée et le match de Manaus contre le Honduras qui ne jouera peut-être plus que pour l’honneur.
«Les Français sont les favoris de ce groupe, poursuit Behrami. Cette équipe a acquis une nouvelle dimension depuis sa victoire 3-0 lors du barrage retour contre l’Ukraine. Elle peut vraiment gagner cette Coupe du monde. C’est à elle de prendre le match à son compte à Salvador».
(J.Sa/Si/Newsnet)