Bakel : La vérité sur l’équipement du centre de formation et le raccordement au réseau SENELEC

Tout est parti de la rencontre organisée par l’Association des Ressortissants de Bakel en France pour rendre compte à ses membres.  Il s’agissait de communiquer  en amont et en aval sur le pilotage du projet du Centre de Formation Professionnelle inaugurée à Bakel le 04/03/2014. Nous interpellions alors les membres de l’ARBF sur un «  supposé » manque criard d’équipements et le non raccordement du centre au réseau SENELEC ( Société Nationale d’Electricité du Sénégal ) en ces termes : « Sans aucun doute, ce centre est un joyau. Par contre, du travail reste à faire en terme d’équipements. De plus, il n’y a pas l’ombre d’un kilowatt dans ce centre. Ceci constitue un sérieux frein pour une formation de qualité. Qu’a prévu l’ARBF ?».

Sans porter de gants, le Président martèle « C’est une blague. Nous avons acheminé un container plein de matériels mixtes. En valeur, il y en avait pour 80.000 euros. Il y avait  dans le lot un groupe électrogène de grande capacité qui peut alimenter plus que le centre. Tout ce matériel a été réceptionné et installé à nos frais pour une dizaine de millions de nos francs. Je mettrai tous les justificatifs à votre disposition ».

«  Le seul hic est le raccordement du centre au réseau SENELEC. Sur ce point également, nous avons tout mis en place avec le concours de nos entrepreneurs locaux. Seulement, la SENELEC n’est toujours pas intervenue pour le raccordement. Elle prétexte un délestage général de quatre heures qu’elle n’est pas disposée à faire eu égard de son impact sur le réseau national » renchérissent les membres de l’ARBF.

Dans un souci de transparence, Bakelinfo a rencontré le président de l’ARBF M. Boubou SAKHO pour élucider  cette affaire. Dès l’entame de notre entretien, il nous renseigne : «  C’est simple, je vous mets à disposition le document d’Electriciens Sans Frontières. Je vous donne cette copie où vous trouverez en détail tout le matériel acheminé ». Une preuve tangible qui confirme ces mots lors de la réunion. En analysant le document, nous trouvons effectivement un groupe électrogène ( voir document joint).

Preuve que l’ARBF a fait un travail abouti comme le prétendait son président.

Où en est alors cette histoire de raccordement du centre au réseau SENELEC et pourquoi le groupe électrogène n’est pas utilisé de nos jours ?

Pour avoir une vision claire et circonstanciée de la situation, nous contactions le Directeur du centre M. BADJI. Très disponible, il a pas hésité une seconde pour nous apporter des éclairages.
«  M. KOITA, le groupe électrogène est trop puissant pour le centre. Ce jour, il n’alimente pas de machines. L’électricien qui l’a installé avait conseillé deux alternatives :
–    Installer d’ abord un type de machines pour atténuer la puissance sinon le groupe travaillera à vide. A l’avenir, cela peut user le moteur. Seulement, le centre ne dispose pas de ce genre de matériels puissants pour le moment.
–    Augmenter les résistances sur le groupe pour atténuer sa puissance. Pour ce point, il faut des moyens financiers conséquents que le centre ne peut pourvoir.

Hormis ces deux points, l’autre paramètre à prendre en compte est le budget pour le carburant. A préciser que le réservoir du groupe est considérable.  Lors de l’inauguration, le groupe a tourné avec le carburant acheté par l’ARBF. J’en ai moi-même acheté de manière ponctuelle mais il faut se dire la vérité : le groupe ne fait pas l’affaire d’un établissement sans électricité. Son utilisation doit être ponctuelle pour diverses raisons. C’est une sécurité pour le centre en cas de grosses pannes générales d’électricité.

Toutefois, j’ai envoyé une demande de budget de carburant à la Direction de l’Administration Générale et de l’Equipement (DAGE) du Ministère pour l’année 2014-2015. Ce jour, je n’ai pas de retour positif. Espérons que cela se réalise.En ce qui concerne la SENELEC, l’entrepreneur a demandé une coupure de courant pour le Dimanche 11 Mai. J’ai appelé à la SENELEC Dakar pour traiter cette demande. Malheureusement, pour éviter les heures supplémentaires, la SENELEC ne travaille pas le Week end selon l’antenne de Dakar. J’ai rendu compte à l’entrepreneur. A son tour, il soutient que la grue qu’il loue pour soulever les poteaux en béton ne peut être disponible que le Week end à Bakel. Au passage, il s’avère que tout la région de Tambacounda ne dispose pas de ce type de grue en location. Je suis parti voir l’entreprise de Mapathé NDIOUCK pour un dépannage. Leur grue est tombée en panne et ramenée à Dakar. Pour ma part, je ne sais plus quoi faire. Cela devient trop complexe.

De plus, une connaissance m’a dit dernièrement que la nouvelle centrale est sous-régionale. Ce qui amène d’autres complications. Cela sous-entend que le raccordement va nécessiter une coupure générale dans d’autres régions donc c’est Dakar qui autorisera ce type de travaux. Néanmoins, je continuerai à me battre pour régler cette situation avant l’ouverture prochaine » renseigne M. BADJI.

En somme, raccorder le centre à l’électricité est loin d’être acquis. L’ARBF a effectué un travail titanesque avec l’appui de ses partenaires pour offrir un centre d’une telle dimension à son département. Le Directeur, conscient de cet investissement et de l’importance de ce centre pour la sous-région met tout en œuvre pour rendre fonctionnelle ce joyau. Et voilà toujours que l’Etat du Sénégal verse dans le mépris quand il s’agit de régler les maux du département de Bakel pour ne pas dire simplement de la région de Tambacounda.  Le ministre M. TALLA, présent à l’inauguration ne peut ignorer un tel problème. De plus, il a dans son discours promis un centre du même type à Tambacounda. Ne serait-il pas plus opportun de  renforcer en équipements les centres existants avant de se lancer dans la création de nouveaux centres ?

Et que dire de la SENELEC ? Voilà presque 20 ans que nous combattons pour une fourniture normale en électricité. On a perdu des vies humaines dans cette lutte comme en 1997 ( Paix à l’âme de Seydou ) . Au lieu de renforcer notre réseau local avec une gestion locale complète, la SENELEC nous met sous tutelle. Et dire que du projet Manatali censé régler notre problème ? Que des perspectives !

Vivement un maire et des députés investis pour aller taper  avec véhémence aux bonnes portes afin que notre département soit respecté et considéré.

Samba KOITA dit EYO / bakelinfo/