Mauritanie: Largement réélu, le président Aziz promet «l’unité nationale»

Les électeurs mauritaniens ont réélu dimanche l’ex-général de 57 ans à la tête de son pays avec près de 82% des voix.

«Fort de ce score, le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’engage devant l’opinion nationale à être le président de tous les Mauritaniens et à garantir les droits de tous les citoyens, leur égalité devant la loi et devant les services de l’Etat», a affirmé le président Abdel Aziz dans une déclaration lue par son directeur de campagne, Sidi Ould Salem.

Il estime que «le taux de participation de 56,46% (…) témoigne d’une part de l’échec patent de ceux qui ont prôné le boycott et de l’engagement, d’autre part, de la grande partie du peuple mauritanien à poursuivre sans relâche le processus de consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance».

Pouvoir dictatorial

En saluant dès dimanche le bon déroulement du scrutin présidentiel de la veille, la soixantaine d’observateurs de l’Union africaine (UA) dirigés par l’ancien Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, ont encouragé» le gouvernement et les partis à poursuivre la concertation politique au-delà» de l’élection.

L’enjeu principal de la présidentielle, dont les résultats provisoires ont été annoncés dimanche par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), était le taux de participation.

Les principaux opposants du président Abdel Aziz rassemblés au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU, opposition dite «radicale») avaient appelé à boycotter une élection organisée, selon eux, par un «pouvoir dictatorial» de manière «unilatérale».

Pressions

Cheikh Sidi Ahmed Ould Babamine, président du FNDU, a estimé lundi que la réélection d’Abdel Aziz n’était pas «une surprise», car «il est allé presque tout seul à ce scrutin» et a été «très mal élu» avec «seulement 80% du quart de l’électorat potentiel».

Car, a affirmé Cheikh Sidi Ahmed Ould Babamine, «le scrutin a été bâclé à la base, parce que plus de la moitié de l’électorat potentiel n’a pas été pris en compte par le fichier électoral (…) beaucoup de citoyens n’ont pas été enregistrés, d’autres ont refusé de s’inscrire en raison de l’échec du dialogue entre nous et le pouvoir» tenu avant l’élection.

Il n’y a «pas eu de fraudes, mais des pressions exercées sur nos électeurs avant le scrutin», a affirmé le candidat Boidiel Ould Houmeid, qui a obtenu 4,5% des voix.

(ats/afp/Newsnet)