Mondial 2014: La Suisse retrouvera l’Argentine en 8es!

 

Manaus n’a pas été le tombeau de la Suisse d’Ottmar Hitzfeld. Victorieuse 3-0 du Honduras sur un triplé de Xherdan Shaqiri au cœur de l’Amazonie, elle demeure encore en course dans cette Coupe du monde 2014 délirante.

La prochaine étape la mènera vers un huitième de finale contre l’Argentine mardi 1er juillet à Sao Paolo. Même si, sur le papier, ses chances de succès sont infimes en raison de l’excellence de la forme de Lionel Messi, rien ne peut interdire à la Suisse de rêver à l’impossible exploit.

C’est là toute la magie du football et de cette Coupe du monde au Brésil qui, depuis quinze jours, provoque le désespoir de bien des pronostiqueurs. Fort heureusement, un nouveau séisme ne s’est pas produit à Maracana avec une victoire de l’Equateur devant la France qui aurait considérablement compliqué la tâche de l’équipe de Suisse.

Un grand Shaqiri

Si les critiques l’énervent comme il l’a avoué, elles ont l’immense mérite de l’inspirer. A Manaus, on a enfin retrouvé le Xherdan Shaqiri des grands jours.

Positionné dans l’axe en soutien direct de Josip Drmic, le joueur du Bayern Munich a cette fois pleinement répondu à toutes les attentes. Après avoir failli frapper à la 3e minute déjà sur un centre de Drmic, Shaqiri a trouvé l’ouverture à la 6e minute sur une frappe enroulée dont il a le secret. A la 31e, il était à la conclusion d’une rupture imparable initiée par Inler et Drmic. Et enfin à la 71e, il signait le triplé sur un nouveau caviar de Drmic.

Titularisé à nouveau à la pointe de l’attaque, Josip Drmic a pleinement justifié la confiance du sélectionneur. Dévoreur d’espace, l’ancien joueur du FC Zurich s’est régalé devant le Honduras. L’espoir qu’il puisse également exprimer ses qualités devant les Argentins n’a rien d’utopique.

Aligné pour sa part pour la première fois dans cette Coupe du monde, Fabian Schär n’a pas été poussé dans ses derniers retranchements en raison de la faiblesse de l’opposition. Le sentiment toutefois est que cette défense suisse, malgré ce «clean sheet», demeure très fragile.

Sur du velours

En menant 2-0 après une grosse demi-heure de jeu, la Suisse pouvait même nourrir l’ambition de se qualifier sans bénéficier du concours de la France. Une ambition qui s’est matérialisée avec le 3-0 de Shaqiri.

Face à des Honduriens condamnés à faire le jeu mais incapables de se procurer la moindre occasion avant la 52e minute et un sauvetage sur la ligne de Rodriguez devant Bengston, la Suisse jouait sur du velours. Cinq jours après le scénario catastrophe de Salvador devant la France, Ottmar Hitzfeld n’avait peut-être osé imaginer un début de match aussi favorable pour ses couleurs.

Le sélectionneur aurait pu perdre une grande partie de son aura à Manaus. Avec cette victoire, il peut faire taire désormais toutes les critiques. Son bilan à la tête de la sélection se défend. Il a fait aussi bien que Roy Hodgson et Köbi Kuhn, ses prédécesseurs qui ont également emmené la Suisse vers un huitième de finale de la Coupe du monde.

Deux huitièmes de finale, contre l’Espagne en 1994 et l’Ukraine en 2006, perdus sans gloire. La gloire, elle sera peut-être pour Ottmar Hitzfeld.

(si/Newsnet)