Allemagne: Il touche 11 millions d’euros sans avoir mis un pied au bureau

S’il est un pays où les parachutes dorés font désormais scandale, c’est bien l’Allemagne. Où un directeur a réussi à toucher 11 millions d’euros sans avoir jamais mis les pieds dans sa nouvelle entreprise. L’«heureux» bénéficiaire s’appelle Klaus Deller, viré avant d’avoir commencé, mais avec un dédommagement rondelet à la clé.

Comme le rappelle le Blick, Klaus Deller a été embauché en février pour devenir le nouveau directeur général du groupe allemand Schaeffler, numéro un mondial des pièces détachées pour automobiles.

Un parachute doré de 11 millions d’euros

L’entreprise familiale pèse 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et détient depuis 2008 près de 45% du groupe Continental, lui-même coté sur le DAX, l’indice des valeurs vedettes en Allemagne. Schaeffler est toujours contrôlé par Georg Schaeffler et sa mère Maria-Elisabeth, rappelle le Manager Magazin.

Klaus Deller, âgé de 52 ans, signe un contrat de trois ans qui fixe son entrée en fonction au 1er juillet. Mais durant cette période, le directeur des finances Klaus Rosenfeld, qui assure l’intérim à la tête du groupe, en profite pour renforcer sa position et il parvient à convaincre la famille Schaeffler de lui confier le poste.

Klaus Deller fait donc jouer son contrat qui prévoit un dédommagement de 11 millions d’euros (environ 13,7 millions de francs) en cas de licenciement. Et même s’il n’a pas travaillé une seule seconde.

Scandale en Allemagne

L’affaire fait grand bruit outre-Rhin, d’autant que Bild s’en est saisi. «C’est une parodie obscène pour tous ceux qui travaillent dur», s’emporte Bernd Riexinger, le coprésident du parti Die Linke.

Detlef Wetzel, le patron du puissant syndicat IG Metall espère de son côté que les Schaeffler se montrent aussi généreux avec leurs employés.

Du côté de l’Union Chrétienne-Démocrate (CDU), le parti d’Angela Merkel, Karl Schiewerling souligne que «jeter ses millions ainsi par la fenêtre est stupide au plus haut point mais pas punissable. J’espère seulement qu’à la fin, ce ne soit pas les employés qui paient».

(Newsnet)