
Abdullah Abdullah rejettera l’annonce des résultats prévue lundi si un examen approfondi n’est pas mené, a indiqué son équipe de communication. Les observateurs envoyés par l’UE eux demandé jeudi aux autorités afghanes d’élargir leur enquête sur les cas de fraude.
Les premiers résultats du second tour du 14 juin doivent être annoncés lundi, après un report de cinq jours décidé par la commission électorale indépendante (IEC) pour examiner des soupçons de fraudes qui menacent de paralyser le scrutin.
L’IEC doit se pencher sur 1930 des quelque 23’000 bureaux de vote, espérant ainsi mettre fin au blocage entre les deux candidats Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah. Le dernier dénonce des bourrages d’urnes massifs en faveur de son rival.
«Ce n’est pas acceptable pour nous (…) l’examen de 1930 bureaux de vote n’est pas suffisant et ne changera rien», a estimé Nusratullah Baryalai Arsalayee, le directeur de campagne de Abdullah Abdullah, lors d’une conférence de presse jeudi à Kaboul.
Nusratullah Baryalai Arsalayee a ensuite assuré que «tant que le processus reste le même, nous n’accepterons pas les résultats préliminaires qui vont être annoncés lundi car les votes frauduleux n’ont pas été séparés des bons».
Des signes de fraude inquiétants
Malgré des discussions et des contacts entre les deux camps et avec la communauté internationale ces derniers jours, Nusratullah Baryalai Arsalayee a confirmé que l’équipe de Abdullah Abdullah continuait de boycotter le processus électoral.
De son côté, la mission d’observation de l’Union européenne (UE) en Afghanistan a jugé jeudi «très inquiétants» les signes de fraude et préconisé, comme l’équipe de Abdullah Abdullah, d’élargir l’audit.
Les représentants de l’UE ont recommandé un élargissement de l’audit à 6000 bureaux de vote. «J’insiste sur la nécessité d’élargir l’audit», a déclaré le chef de la mission, Thijs Berman, lors d’une conférence de presse jeudi à Kaboul.
«J’ai de sérieuses inquiétudes concernant un nombre significatif de bureaux de votes», a insisté Thijs Berman. «Je n’ai pas de conclusions sur de possibles fraudes car on ne peut en avoir qu’après un audit approfondi, mais les signes (de fraude) sont très inquiétants», a-t-il ajouté.
Crainte d’un regain de tension
Le scrutin doit donner au pays un successeur à Hamid Karzaï, seul homme à l’avoir dirigé depuis la chute des talibans en 2001. Une fois les résultats préliminaires publiés lundi, l’IEC a prévu un délai de quelques jours pour examiner des plaintes. Le résultat final sera publié le 24 juillet.
Certains observateurs craignent qu’un regain de tension autour du scrutin ne provoque des violences entre les Tadjiks majoritaires au Nord, bastion des partisans de Abdullah Abdullah, et les Pachtounes du Sud et l’Est, dont est issu M. Ghani. Or le pays aborde une période délicate avec le retrait prévu en fin d’année de la force de l’Otan.
(ats/Newsnet)