
L’armée israélienne a annoncé un renfort limité de réservistes aux abords de la bande de Gaza, après des salves de roquettes contre Israël. Il s’agit de faire passer «un message de désescalade» au mouvement islamiste Hamas, qui contrôle ce territoire palestinien.
«Nous avons déployé des forces. Il s’agit d’effectifs limités d’officiers de réserve dépêchés dans différents QG militaires afin de renforcer notre capacité près de la frontière avec Gaza et non pas sur le terrain», a insisté un porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Peter Lerner.
«Plusieurs dizaines» d’officiers seront stationnés dans les villes autour de l’enclave palestinienne, dans le sud d’Israël.
«Nous nous donnons pour mission de faire passer un message de désescalade au Hamas et en même temps nous voulons être préparés à toutes les situations s’il ne recule pas de son plein gré, parce que nous avons assisté à une hausse importante du nombre de roquettes, certaines tirées par le Hamas lui-même», a ajouté Peter Lerner.
Représailles
Au total, près de 20 projectiles ont été lancés en direction d’Israël depuis mercredi minuit de la bande de Gaza, dont deux interceptés par le système de défense antimissile Iron Dome.
Deux maisons de Sdérot, ville du sud d’Israël proche de l’enclave palestinienne, ont été directement touchées, l’une dans la nuit et l’autre, abritant une colonie de vacances, en début de matinée. Seuls des dégâts matériels sont à déplorer, selon l’armée.
En représailles, l’aviation israélienne a mené 15 frappes sur la bande de Gaza. Elles ont fait 11 blessés, dont un Palestinien grièvement blessé, ont indiqué des sources palestiniennes et israéliennes.
Heurts continus
A Jérusalem-Est occupé et annexé, les heurts qui avaient éclaté mercredi matin après le meurtre d’un adolescent palestinien, Mohammad Abou Khdeir, se sont poursuivis jusqu’à l’aube jeudi, selon des témoins.
Ce jeune Palestinien avait été enlevé mardi soir à Chouafat, un quartier résidentiel de Jérusalem-Est. Son corps «portant des marques de violences» avait été retrouvé quelques heures plus tard près d’une forêt dans la partie ouest de la ville.
Selon les médias, il pourrait s’agir d’un acte de vengeance après la découverte lundi des corps de trois étudiants israéliens, enlevés le 12 juin près d’Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée.
Le DFAE condamne
La Suisse a fermement condamné cet assassinat, ainsi que le recours à la violence «d’où qu’elle vienne». Elle appelle toutes les parties à s’engager pour préserver leur jeunesse de la violence aveugle, par des mesures préventives et par la poursuite judiciaire des crimes commis.
Dans une prise de position transmise jeudi, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) rappelle l’importance universelle des règles humanitaires qui proscrivent les représailles et les actes terroristes.
Mardi, le DFAE avait condamné avec la même fermeté l’assassinat de trois jeunes Israéliens, en invitant les gouvernements israélien et palestinien à œuvrer ensemble pour que les populations de l«une et l«autre partie puissent vivre durablement dans la paix et la sécurité.
Riposte en discussion
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a encore réuni mercredi soir son cabinet de sécurité, constitué des principaux ministres, pour discuter de la riposte antipalestinienne, mais aucune décision n’a été annoncée.
En Israël, muet jusqu’à présent, le «camp de la paix» a commencé à faire entendre sa voix, rassemblant quelque 3000 sympathisants mercredi à Jérusalem.
Les appels au calme se sont multipliés ces dernières heures en Israël et au niveau international face aux violences.
(ats/Newsnet)