Aminata Touré écrit à Macky Sall pour avoir une protection rapprochée

Aminata Touré, l’ancien Premier ministre du Sénégal, a peur pour sa sécurité. Des membres de son entourage tirent la sonnette d’alarme et prennent l’opinion à témoin. «L’Etat doit assurer sa sécurité. Elle a géré des dossiers sensibles, des dossiers toujours pendants», soutiennent-ils. En effet, c’est sous son magistère que le guide des «Thiantacônes», Cheikh Béthio Thioune, a été arrêté et envoyé en prison dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam.

C’est également lorsqu’elle était ministre de la Justice que la traque des biens mal acquis a été enclenchée et des personnalités comme Karim Wade incarcérées à la Maison d’arrêt de Rebeuss (Mar). C’est aussi sous son magistère que le dossier Hissène Habré a connu un coup d’accélérateur, aboutissant même à l’arrestation et à l’incarcération de l’ancien Président tchadien, rappelle l’Obs.

«On sait que des personnes tapis dans l’ombre peuvent être amenées à tenter quelque chose en guise de représailles. On sait aussi que même certains  militants incontrôlés de l’Alliance pour la République (Apr) peuvent être amenés à tenter quelque chose s’ils estiment que Mimi Touré est une menace pour le président de la République. Pour parer à toutes ces éventualités, l’Etat se doit d’assurer sa sécurité», ajoutent ces proches collaborateurs de l’ancien Premier ministre.

D’ailleurs, nous informe-t-on, Mimi Touré a adressé une correspondance au président de la République, Macky Sall, pour lui demander, officiellement, de s’assurer que l’Etat veille sur sa sécurité pour parer à toute éventualité. Preuve qu’elle prend très au sérieux les craintes de  ses proches.

Selon l’Obs, depuis que Cheikh Béthio Thioune a été placé sous mandat de dépôt dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam, par crainte de représailles, la sécurité d’Aminata Touré a été renforcée. Alors que les autres ministres n’avaient qu’un élément du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) ou de la Brigade d’intervention polyvalente de la police (Bip), elle s’était retrouvée avec trois agents. Et des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) montaient la garde à son domicile au centre ville.

Et lorsqu’elle a été nommée Premier ministre, sa sécurité est passée de trois à sept agents du Gign et de la Bip.

Trois éléments de la gendarmerie veillaient également sur la sécurité de son logement de fonction, toujours au centre ville. Un dispositif levé après sa passation de service hier, puisque la sécurité qui lui a été affectée va désormais servir le nouveau Premier ministre, Mouhamed Dionne.

 seneweb/