
En lisant ces lignes, vous comprendrez aisément que je ne cherche point à vous nuire.
Vous êtes un homme exceptionnel qui mérite d’être cité quotidiennement en exemple. Vos qualités de self-made-man relèvent du secret de polichinelle. Vous n’avez pas d’égal sur le plan artistique et entrepreneurial. Quant au plan politique, permettez-moi de vous dire que vous avez beaucoup d’expériences à gagner et dans ce domaine, vous ne jouez pas dans la cour des grands.
En fustigeant la presse, n’êtes vous pas entrain de scier la branche sur laquelle vous êtes solidement assis? N’êtes-vous pas entrain de dénoncer un système dont vous êtes un des principaux acteurs?
Il est vrai que vous pouvez le faire dans le but de poser un débat afin d’améliorer le secteur voire la profession car au Sénégal aucun organe de presse ne peut se vanter d’être exemplaire. Mais vous le dites aujourd’hui car vous avez été touché dans votre égo, en mettant un pool d’avocats aux abois . Est-ce une solution ? L’avenir nous le dira et ce n’est pas lointain. Vous êtes entrain d’ouvrir la boîte de pandore sans mesurer les effets pervers. Gare aux conséquences…
Combien de patrons de presse ont bénéficié des largesses de Wade et aujourd’hui de Macky sans le dire. L’État a régulièrement annulé des dettes des groupes presse liées au non paiement des impôts. Ces relations incestueuses avec l’État et les médias posent de façon claire et nette la question de l’indépendance et de l’objectivité des médias.
En tant que patron de presse répondez plutôt aux questions qui ont été posées :
Avez –vous reçu de l’argent pour mener campagne auprès de l’A.P.R ? Si oui, combien ?
Avez-vous obtenu légalement un marché à l’Aéroport Blaise Diagne ?
Pourquoi soutenir une coalition un jour (au détriment de votre mouvement) et y tirer à boulet rouge le lendemain ?
Finalement chacun doit balayer devant sa porte avant de crier au voleur. In fine, il semblerait que ce sont les voleurs qui crient au voleur.
Monsieur Ndour, si le monde artistique est une chose, celui de la politique en est une autre. Vous êtes certes entrain de vivre l’expérience de la cohabitation de ces deux mondes qui ne font pas toujours bon ménage. Il est vrai que côté artistique, votre talent c’est aussi de ne pas avoir mis la charrue avant les beaufs en partant des fondamentaux de base pour atteindre des sommets inespérés alors qu’en politique vous voulez adopter une stratégie diamétralement inverse à savoir vouloir atteindre le sommet tout en faisant fi la base (Fekke ma ci boolé).
Nul ne conteste l’existence de problèmes liés à la presse. Mais pourquoi ceux qui la fustigent, ne le font que lorsqu’ils sont au pouvoir ? Et la plupart du temps, ce sont ceux-là qui ont fait appel à cette même presse quand ils étaient de l’autre côté.
Monsieur Ndour,arrêtez de faire la politique, votre place est plus utile ailleurs. Les fans ne sont pas systématiquement des militants. Ne pervertissez pas l’admiration qu’ils ont pour l’artiste africain le plus aimé au monde. Respect !
Mayacine Diop, xalimasn.com