ALLEMAGNE: La machine à écrire va-t-elle réintégrer les services secrets?

Alors que deux affaires d’espionnage secouent l’Allemagne, des politiciens envisagent d’utiliser à nouveau les bonnes vieilles machines à écrire pour traiter les documents dits sensibles. Une blague? Pas du tout. Le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur l’activité de la NSA à Berlin a fait cette déclaration lundi soir à la télévision, rapporte The Guardian. L’idée de Patrick Sensburg est d’abandonner l’usage des e-mails au profit des machines à écrire «manuelles». Surtout pas électroniques.

Cette commission du Bundestag a d’ailleurs sa propre méthode pour se protéger: avant chaque réunion, les membres doivent laisser leurs portables dans une boîte en métal à l’entrée de la salle. Et la musique d’Edvard Grieg est diffusée à plein régime pour s’assurer qu’aucune parole ne transparaît.

Révélations de surveillance

Ces déclarations interviennent alors que les relations sont particulièrement tendues entre l’Allemagne et le pays de l’Oncle Sam. La semaine dernière, le gouvernement d’Angela Merkel a annoncé l’expulsion du chef des services secrets américains pour l’Allemagne, dans le cadre d’une affaire d’espionnage de responsables au profit de Washington. Juste avant, un agent soupçonné d’avoir espionné, pour le compte des Etats-Unis, les parlementaires de son pays avait été arrêté.

L’Allemagne n’est pas le seul pays à réfléchir aux moyens de déjouer la surveillance américaine. En Russie, le FSO (service fédéral de protection), issu de l’ancien KGB, a lancé un appel d’offres récemment pour l’achat de vingt machines à écrire Triumph Adler, selon l’AFP. Ces appareils ont la spécificité de produire des signatures uniques permettant d’authentifier la source d’un document.

(Newsnet)