PROCHE-ORIENT: Après l’échec de la trêve, les combats continuent à Gaza

Après avoir demandé mercredi matin à 100’000 habitants de la bande de Gaza d’évacuer leur domicile, l’armée israélienne a intensifié ses bombardements après le rejet d’une initiative de cessez-le-feu par le Hamas.

Conformément à la mise en garde du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Tsahal a augmenté ses frappes sur l’enclave palestinienne, au 9e jour de l’opération «Bordure de protection» qui a fait 205 morts et plus de 1500 blessés, en grande majorité des civils.

Dans la nuit de mardi à mercredi, l’armée israélienne a bombardé une quarantaine de «cibles terroristes», soit des sites de lancement de roquettes et des centres de contrôle.

Au moins sept Palestiniens ont été tués, selon les services de santé du territoire. L’armée a également visé les maisons de responsables du Hamas.

Appels à évacuer

A l’aube, les forces israéliennes ont appelé par sms, messages téléphoniques et tracts environ 100’000 habitants du nord de l’enclave à quitter les lieux en début de matinée. «Pour votre propre sécurité, il vous est demandé d’évacuer votre domicile immédiatement et de vous rendre à Gaza», disent les tracts.

«En dépit du cessez-le-feu, le Hamas et d’autres organisations terroristes ont continué de tirer des roquettes, c’est pourquoi Tsahal a l’intention de mener de frappes aériennes contre des sites terroristes», peut-on encore y lire.

Cependant, le ministère de l’Intérieur du territoire a appelé la population à ne pas se plier aux injonctions israéliennes, évoquant une «guerre psychologique».

Le Hamas refuse la trêve

Si les habitants de Gaza se préparaient mercredi à une nouvelle journée de bombardements, beaucoup répétaient n’avoir nulle part où fuir. «Ils larguent ces tracts depuis leurs avions pour dire aux gens ordinaires d’évacuer. Mais où devons-nous aller? Mieux vaut rester et mourir dans nos maisons», s’est ainsi exclamé un résident.

Mardi soir, Benjamin Netanyahu a affirmé n’avoir d’autre choix que «d’étendre et intensifier» la campagne militaire en cours, le Hamas ayant rejeté l’initiative de trêve proposée par l’Egypte et acceptée par Israël, qui a suspendu mardi ses frappes pendant six heures.

Le Hamas, considéré par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne comme une organisation terroriste, a exclu toute trêve sans un accord global sur la fin du blocus de Gaza, l’ouverture du poste-frontière avec l’Egypte et la libération de détenus.

«Dôme de fer»

Israël a annoncé que près d’un millier de roquettes avaient atteint son sol en neuf jours, tandis que 225 avaient été détruites par son système de défense Iron Dome. Quatre auraient été pulvérisées mercredi matin au-dessus de Tel-Aviv, la capitale économique israélienne.

Mardi soir, l’échec de la trêve a été suivi de la mort d’un premier Israélien: un civil de 37 ans originaire d’une colonie de Cisjordanie. Il était venu distribuer de la nourriture aux soldats postés aux abords de la bande de Gaza quand il a été touché par une roquette.

40’000 réservistes mobilisés

Les forces israéliennes n’ont pas encore engagé d’opérations au sol, bien que l’armée ait déployé des troupes d’infanterie et des chars aux abords de Gaza, mobilisant 40’000 réservistes en vue d’une éventuelle invasion qui risquerait cependant d’être coûteuse en vies.

Cette nouvelle spirale de violences a été enclenchée en juin après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens, attribués par Israël au Hamas, et l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois extrémistes juifs doivent être inculpés.

Proposition de la France

Mercredi, la France a proposé une mission européenne d’aide frontalière aux points de passage entre Gaza et Israël. Celle-ci favoriserait une trêve durable qui réponde aux besoins des deux parties en termes de sécurité et d’accès.

«Si on se repose uniquement sur la bonne volonté des deux parties, on risque d’y être encore dans un temps indéfini», a déclaré le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius sur France Culture.

(ats/Newsnet)