Trois questions à Mamadou Moustapha Thiam, chef du Service Régional de l’Elevage de Tambacounda

Plus que six mois pour que le Projet de Développement de l’Elevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance (PDESOC) arrive à son terme. Le projet a engendré des mutations profondes dans le domaine de l’élevage même s’il y a encore pas mal de choses qui restent à faire notamment dans le domaine des infrastructures d’abreuvage. C’est ce qu’a laissé entendre Mamadou Moustapha Thiam, le chef du service régional de l’élevage de Tambacounda.

LES IMPACTS DU PDESOC.

Le projet a partiellement impacté, je puis dire, sur le développement de l’élevage dans la région de Tambacounda puisqu’il y a des choses qui n’ont pas été réalisées et qui pouvaient davantage impacter positivement sur l’activité des éleveurs. Ce sont les infrastructures d’élevage tels que les puits, les forages puits, le programme de réaménagement des mares qui n’a pas réellement démarré. Nous sommes au stade d’implantation de ces ouvrages. Quand on connait l’importance de l’eau dans l’élevage, il y a lieu de souligner avec force que si ces ouvrages sortent de terre, le projet aura grandement contribué à faire bouger les lignes dans le domaine de l’élevage.

Comme vous le savez, l’élevage comporte plusieurs facettes dont la santé animale, et dans ce domaine, le projet a contribué de façon significative à la couverture sanitaire du bétail en mettant à la disposition du service régional beaucoup de vaccins pour protéger les animaux contre les principales maladies qui sévissent dans la sous région. Pour accroitre le niveau d’intervention des agents sur le terrain, rien à dire, le projet a beaucoup apporté en mettant à la disposition de tous les agents du dispositif traditionnel des moyens de déplacement faits de motocyclettes, de véhicules pour les chefs de services départementaux et régionaux, des indemnités et du carburant pour aider ces acteurs de l’Etat à être plus performants.

En termes d’amélioration génétique de la volaille jusqu’aux bovins, le projet à cassé sa tire lire pour acquérir des géniteurs à haut potentiel génétique diffusé avec le dispositif de terrain au niveau des éleveurs des quatre départements de la région de Tambacounda. Des coqs raceurs, des boucs Guéra acquis depuis le Mali, des races de mouton dites Touabir et Balibali et récemment il y a eu l’introduction de la race bovine Gouzéra au nombre de 12 d’une valeur estimée à 50 millions de nos francs qui ont été diffusés et mis à la disposition des éleveurs de la région pour améliorer le sang local.

LE COTE A AMELIORER DU PDESOC

Le crédit a bien démarré, beaucoup de choses ont été réalisées en termes d’appui au producteur notamment le renforcement de capacités, sur le plan de l’amélioration génétique des pas de géant ont été posés, il n’y a que dans le volet infrastructures où il y a des choses à améliorer pour des raisons que le directeur du projet maîtrise mieux que moi. A ce niveau je dois préciser que le projet a procédé à la réhabilitation et à la construction de pas mal de services techniques de l’élevage mais pour les éleveurs à proprement parler avec les infrastructures d’abreuvement comme les puits, les forages, les bassins de rétention, les mares à aménager, rien n’a encore démarré en ce début d’hivernage, tout est au stade d’implantation.

SOUHAIT D’UNE SECONDE PHASE.

Si le Sénégal Oriental gagne un appui de cette consistance, tous les sénégalais doivent s’en réjouir puisque ce n’est pas uniquement le Sénégal Oriental le principal bénéficiaire quand on sait que la quasi-totalité des éleveurs d’une bonne partie du pays transhument ici. Si on améliore l’eau, si on protège les ressources naturelles du Sénégal Oriental, si on renforce les capacités des principaux acteurs dans le cadre de ce projet, c’est tout le Sénégal qui en récolte les fruits donc, en tant que Sénégalais, je souhaite que la durée de vie de ce projet, qui n’est pas encore arrivé à son terme, soit prolongée au grand bénéfice des éleveurs du Sénégal.

www.tambacounda.info/