MH17: Les rebelles ont remis les boîtes noires aux Malaisiens

 

 

Les rebelles remettent aux Malaisiens les deux boîtes noires 

Les rebelles prorusses ont remis dans la nuit de lundi à mardi à Donetsk à des responsables malaisiens les deux boîtes noires de l’avion de ligne tombé jeudi dernier dans la zone qu’ils contrôlent dans l’est de l’Ukraine. Ils ont en même temps annoncé devant la presse un cessez-le-feu dans un rayon de 10 km autour du site du crash de l’appareil de Malaysia Airlines pour faciliter l’enquête sur les causes de sa chute, due, selon les Etats-Unis, à un missile tiré depuis leur zone.

«Nous avons décidé de remettre les boîtes noires aux mains des experts malaisiens», a déclaré le «Premier ministre» de la «République populaire de Donetsk» (DNR) autoproclamée, Alexandre Borodaï, devant quelque 150 journalistes assistant à l’événement à une heure du matin au siège des autorités rebelles.

Les responsables séparatistes leur ont montré deux objets rouge-orangés ressemblant à des enregistreurs de vol. Les experts malaisiens ont signé un protocole avec des responsables de la DNR.

Les boîtes noires sont intactes

Un expert malaisien a remercié ces derniers. «Au nom du gouvernement malaisien, je remercie le gouvernement de la République de Donetsk de nous remettre les deux boites noires qui sont la propriété de la Malaisie. Nous n’avons pas retrouvé les boîtes noires du vol MH 370 (disparu au-dessus de l’Océan Indien – ndlr) et donc nous sommes contents de pouvoir récupérer celles-ci», a-t-il dit.

«Je vois que les boites noires sont intactes et avec seulement des altérations mineures», a-t-il ajouté.

Les enregistreurs, dont l’un contient toutes les conversations de l’équipage et l’autre toutes les données techniques du vol, ne sont pas susceptibles de révéler l’origine du missile qui a probablement détruit l’avion en vol, à 10’000 mètres d’altitude.

Cessez-le-feu autour du site du crash

Par ailleurs, Alexandre Borodaï a annoncé une mesure réclamée depuis la chute de l’avion par la communauté internationale pour faciliter l’accès au site du crash. «Nous allons ordonner un cessez-le-feu dans un périmètre de 10 km autour» du lieu de la tragédie ayant fait 298 morts, a-t-il dit.

Les responsables malaisiens doivent accompagner le train réfrigéré transportant les corps des passagers du Boeing 777 jusqu’à Kharkiv, en zone contrôlée par le gouvernement de Kiev. Le convoi, venu de Torez, à proximité du lieu de la catastrophe, se trouvait lundi soir à Donetsk.

 

Ce que l’on sait au sujet du crash de l’avion MH17, qui effectuait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur et s’est écrasé jeudi dernier dans l’est de l’Ukraine, probablement abattu par un missile:

– Les équipes de l’OSCE et d’enquêteurs néerlandais ont pu examiner les corps des victimes, entreposés dans un train

«Les corps sont entreposés dans de bonnes conditions», a déclaré Peter Van Vliet, expert médico-légal néerlandais, malgré des problèmes de réfrigération des wagons. Il a reconnu qu’il n’avait pas pu compter les dépouilles.

– Les dépouilles ont enfin quitté, lundi 21 juillet en fin de journée, la zone de la catastrophe. 

Le train réfrigéré a finalement quitté la gare de Torez, en zone rebelle, avec les corps de 282 des 298 passagers et membres de l’équipage, en majorité néerlandais, tués quatre jours plus tôt. Il doit se rendre à Kharkiv, ville contrôlée par les forces loyalistes, où il devrait arriver mardi en fin de matinée pour être encore examinés et identifiés.

– Les corps seront remis aux Pays-Bas, tandis que la Malaisie récupérera les boîtes noires

De Kharkiv, les restes humains seront transportés jusqu’à Amsterdam par un C130 néerlandais dans lequel se trouvera aussi l’équipe malaisienne. Ils y seront identifiés, puis les corps des victimes malaisiennes seront envoyés en Malaisie, toujours selon le Premier ministre. Quant aux deux boîtes noires, elles devaient être remises à l’équipe malaisienne lundi en fin de soirée.

– L’Ukraine est prête à confier la coordination de l’enquête internationale aux Pays-Bas, «pays qui a le plus souffert», a annoncé le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk.

– Les pressions internationales se sont encore accrues sur Moscou, considéré comme le protecteur des rebelles.

L’est de l’Ukraine est déchiré depuis plus de trois mois par un conflit armé entre les séparatistes prorusses et les loyalistes, qui accusent Moscou de soutenir les rebelles. Ces derniers sont soupçonnés par Kiev et les Occidentaux d’avoir abattu l’avion de ligne malaisien avec des missiles fournis par la Russie.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté lundi une résolution demandant aux séparatistes prorusses de permettre un accès libre et sécurisé au site du crash, de protéger «l’intégrité» du site et de cesser les hostilités dans cette zone.

– La Russie cherche à contre-attaquer. Un général de l’état-major russe a affirmé lundi qu’un avion de chasse ukrainien se trouvait à une distance de 3 à 5 km du Boeing malaisien, laissant entendre qu’il aurait pu tirer un missile sur lui. Et il a démenti que la Russie ait fourni aux insurgés des systèmes de missiles Bouk, soupçonnés d’avoir permis d’abattre l’avion de ligne.

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