Vol MH17: L’OSCE négocie «mètre par mètre» l’accès au site du crash

La coopération entre observateurs de l’OSCE et séparatistes sur le site du crash aérien dans l’est de l’Ukraine est «meilleure, bien que toujours compliquée». Interviewé par la SonntagsZeitung, le Suisse Alexander Hug, numéro deux de la mission de l’OSCE en Ukraine, estime que ces contacts participent à une certaine désescalade des tensions sur certains axes.

«Notre coopération avec les rebelles s’est améliorée», souligne Alexander Hug. «Les négociations demeurent toutefois compliquées. Aussitôt que la cause du crash est évoquée dans les discussions, ça devient très sensible», poursuit-il, ajoutant que les parties ont à présent des contacts quotidiens afin d’assurer l’accès des observateurs au site.

Convenir de la route

Dans le même but, des trêves temporaires ont lieu plusieurs fois par jour, explique le Suisse. «Cette situation génère certains faisceaux en vue d’une stabilisation», relève-t-il. «C’est très positif.»

Les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OCDE) se mettent en contact avec les séparatistes «pour convenir mètre par mètre du chemin par lequel accéder au site du crash». Des discussions avec plusieurs chefs rebelles – désormais connus des observateurs présents depuis mars dans l’est ukrainien – sont nécessaires pour parvenir à un accord.

Images difficiles

Alexander Hug a évoqué des images difficiles à digérer sur les lieux de la catastrophe. «J’ai été dans de nombreux lieux de crises. Mais je n’ai encore jamais vécu la découverte de près de 300 civils innocents en un lieu si réduit, dont de nombreux enfants. On ne peut pas comprendre cela.»

Malgré toutes les mesures prises pour aider les observateurs à digérer leurs impressions, il en est convaincu: «Les images et les odeurs resteront longtemps. Aussi pour moi. On n’oublie pas l’odeur de la mort».

L’Austalie envoie une «force non menaçante»

L’Australie, qui regrette la présence de corps sur les lieux du crash, a insisté sur la nécessité d’une déploiement humanitaire. Un «certain nombre» de policiers armés se rendront la semaine prochaine sur le site, a annoncé Canberra dimanche, en insistant sur le fait qu’il s’agirait d’une «force non menaçante», dépourvue de soldats.

L’Australie et les Pays-Bas – qui ont payé un lourd tribut dans la catastrophe du vol MH17 – se sont préparés à l’envoi d’un contingent en Ukraine dans le cadre d’une mission de police internationale afin d’assurer la sécurité du site, récupérer les restes des victimes et permettre une enquête indépendante.

La ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, a indiqué que des membres de l’équipe australienne, dont elle n’a pas précisé le nombre, seraient armés pour protéger les enquêteurs.

«Tout ce que nous voulons consiste à sécuriser le site afin qu’il puisse être inspecté en détail et ramener tous les restes», a souligné Mme Bishop auprès de la télévision Channel Ten, depuis Amsterdam.

Risque de refus des insurgés

Son envoyé spécial dans l’est de l’Ukraine, l’ancien chef de l’armée de l’air Angus Houston, a indiqué dimanche qu’il n’était pas question que des soldats australiens rejoignent la mission de police internationale déployée sur le site du crash.

Les insurgés pro-russes, critiqués avec virulence dans le monde pour leur gestion du site et le traitement réservé aux corps, ont d’ores et déjà signalé aux inspecteurs de l’OSCE qu’ils n’accepteraient pas la présence sur le site de plus de 35 étrangers.

«Je pense qu’il sera très important de s’afficher comme une force non agressive, non menaçante, pour que personne ne s’y oppose», a déclaré Angus Houston à l’Australian Broadcasting Corporation, ajoutant que l’«opération humanitaire» commencerait la semaine prochaine.

(ats/afp/Newsnet)