
Près de 4,23 millions de yuans ont déjà été distribués à des personnes ou agences gouvernementales qui ont aidé à capturer ou tuer dix «terroristes présumés».
Des habitants du voisinage avaient repéré les personnes suspectées dans un champ de maïs de la préfecture de Hotan vendredi dernier, a précisé l’agence Chine nouvelle à propos de cette distribution, intervenue la semaine dernière.
Aux côtés de plus de 30’000 «volontaires», la police avait alors pourchassé ces suspects, dont neuf avaient été abattus et le dixième capturé, a poursuivi Chine nouvelle.
Des personnes ayant apporté leur «aide» lors de cet incident se sont vu remettre des primes lors d’une cérémonie organisée dimanche à Hotan, a ajouté le média d’Etat, sans préciser le nombre de récompenses distribuées.
Six personnes qui avaient fourni des renseignements «cruciaux» aux forces de l’ordre ont reçu 100’000 yuans (plus de 14’500 francs) chacun.
Affrontements meurtriers
L’annonce de Chine nouvelle concernant ce système de primes intervient moins d’une semaine après de très violents affrontements survenus dans le district de Shache – ou Yarkand dans la langue des Ouïghours, principale ethnie du Xinjiang.
Des assaillants «armés de couteaux» y ont attaqué un poste de police et d’autres bâtiments officiels, amenant la police à répliquer, selon les médias officiels.
Chine nouvelle avait indiqué dimanche que 59 «terroristes» et 37 civils avaient été tués lors de ces violences, ce qui en fait l’incident le plus meurtrier survenu dans la région depuis 2009.
Condamnations en masse
Le Xinjiang compte quelque dix millions de Ouïghours, des musulmans turcophones en partie hostiles à la tutelle de Pékin, et dont une frange radicalisée est, selon les autorités, à l’origine de sanglants attentats commis ces derniers mois dans la région et en dehors.
En réaction, la Chine a lancé ces derniers mois une vaste campagne de lutte antiterroriste, qui s’est traduite par des centaines d’interpellations et des condamnations en masse au terme de procès expéditifs.
Des experts et groupes de défense des droits humains estiment que la politique répressive exercée par le gouvernement chinois à l’encontre de la culture et de la religion des Ouïghours alimente les tensions et les violences au Xinjiang.
(ats/Newsnet)