ETAT ISLAMIQUE: Les USA larguent de nouvelles vivres en Irak

 

L’aviation américaine a poursuivi son parachutage d’aide humanitaire aux dizaines de milliers de réfugiés ayant fui l’avancée des djihadiste dans le nord de l’Irak, a annoncé le Pentagone. Eau et rations alimentaires ont été larguées dans les montagnes proches de Sinjar.

«A ce jour, en coordination avec le gouvernement irakien, l’aviation américaine a fourni 36’224 rations alimentaires et 6822 gallons d’eau potable (25’000 litres environ)», a précisé vendredi le Pentagone. L’opération a impliqué trois avions de transport C-17 et C-130. Ils ont été escortés par deux chasseurs F-18.

Des dizaines de milliers de yazidis se sont réfugiés dans les montagnes de Sinjar pour échapper aux islamistes. Cette région est le berceau ancestral des Yazidis, un culte monothéiste vieux de plusieurs millénaires dont les adeptes sont considérés comme des «adorateurs du diable» par les extrémistes sunnites de l’Etat islamique (EI).

Un autre type de matériel a été livré vendredi aux peshmergas, les forces kurdes, à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien. Un avion de transport C-130 du gouvernement irakien y a acheminé des munitions pour des petits calibres. D’autres livraisons pourraient suivre pour répondre aux demandes des Kurdes, qui réclament notamment des mortiers et des fusils d’assaut AK-47.

Impact minimisé par l’EI

Les Etats-Unis s’efforcent de faciliter de futures livraisons, a déclaré un responsable américain. L’administration Obama travaille en coopération avec le gouvernement irakien pour que ces équipements militaires soient livrés «aussi vite que possible», a ajouté ce responsable.

L’Etat islamique a minimisé l’impact de cette campagne aérienne. «Les avions attaquent des positions qu’ils pensent être stratégiques. Mais ce n’est pas ainsi que nous opérons. Nous sommes formés à la guérilla de rue. Allah est avec nous et nous promet le paradis», a dit un combattant joint par téléphone.

Pas de calendrier définitif

Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a précisé vendredi que le président Barack Obama n’a pas fixé de calendrier définitif pour un arrêt des opérations. La durée de la campagne aérienne dépendra de l’évolution de la situation.

Washington veut gagner le temps nécessaire pour réarmer les peshmergas (combattants kurdes), désormais en première ligne face aux djihadiste, réorganiser l’armée irakienne, voire favoriser la constitution d’un gouvernement plus «inclusif» à Bagdad. Quitte à se séparer du Premier ministre, le chiite Nouri al Maliki, accusé d’avoir attisé les tensions confessionnelles.

Autorités «fonctionnelles»

Les Etats-Unis ne laisseront pas «créer un califat quelconque via la Syrie et l’Irak», a déclaré Barack Obama. «Nous ne pourrons le faire que si nous savons que nous avons des partenaires sur le terrain capables de remplir le vide», a dit le chef de la Maison Blanche.

Dans un entretien accordé vendredi au quotidien «New York Times», le président américain laisse entendre que les Etats-Unis pourraient aller plus loin pour aider l’Irak à repousser les djihadiste de l’EI. Il demande d’abord aux dirigeants politiques irakiens de trouver une manière de travailler ensemble.

Le président des Etats-Unis estime que les autorités de la région semi-autonome du Kurdistan irakien sont «fonctionnelles» et «tolérantes avec les autres sectes et religions». Il dit que les Etats-Unis veulent aider. «Mais plus largement, ce que j’ai indiqué est que nous ne voulons pas faire office d’armée de l’air irakienne».

Armes lourdes

Après la débandade de l’armée irakienne à Mossoul, les combattants de l’Etat islamique ont récupéré en juin des blindés, des mitrailleuses et des armes lourdes. Des moyens sans commune mesure avec ceux dont disposent les peshmergas.

Avant même la nouvelle avancée des djihadiste, le gouvernement régional du Kurdistan avait envoyé début juillet des émissaires à Washington. Ils y ont réclamé une assistance et des équipements militaires, notamment des chars, des pièces d’artillerie et des fusils de haute précision.

(ats/Newsnet)