
Les négociations s’intensifient au Caire entre Palestiniens et Israéliens, avant la fin de la trêve prévue à minuit (23 heures suisses).
Si les armes des belligérants se sont tues durant 72 heures, un obus israélien a toutefois tué six personnes lors d’un déminage.
La bombe n’avait pas détonné lors de son impact initial à Beit Lahyia, au nord Gaza. Mercredi, des spécialistes palestiniens ont tenté de la désamorcer. Elle a soudain explosé, tuant six personnes, dont un journaliste italien, et en blessant six autres.
Si l’enclave palestinienne a connu sa troisième nuit consécutive de répit, de nombreux missiles, munitions et bombes non explosés demeurent dans les ruines de Gaza, pilonnée pendant plus d’un mois par l’armée israélienne.
Au Caire, les discussions impliquent des émissaires israéliens et palestiniens du Hamas, mais aussi du Jihad islamique, de l’Organisation de libération de la Palestine et du Fatah. Elles se déroulent par l’intermédiaire des Égyptiens, qui font la navette entre les deux pièces où travaillent les délégations. Israël refuse de traiter directement avec les «terroristes» du Hamas.
Les participants cherchent à instaurer une trêve prolongée, voire permanente dans une bande de Gaza prise depuis des années dans la spirale des affrontements. La délégation israélienne, qui avait quitté l’Égypte mardi soir pour consulter son gouvernement, est revenue au Caire.
Un accord avant minuit ?
«La situation est extrêmement sensible et nous espérons arriver à un accord avant minuit (…) La délégation israélienne qui négocie avec nous est dominée par le sentiment que nous sommes divisés», a déclaré mercredi Azzam al-Ahmed, chef de la délégation palestinienne.
Il s’agit aussi pour Israël et le Hamas, les deux belligérants, de ne pas perdre la face après plus d’un mois d’une guerre qui a coûté la vie à 1938 Palestiniens, dont une majorité de civils, selon les services de secours. Israël a fait état de 67 morts, dont 64 militaires.
Négociateurs discrets
Le silence des négociateurs sur la teneur des discussions et les informations fragmentaires, contradictoires et difficilement vérifiables, rendent aléatoire tout pronostic sur l’issue de ces pourparlers.
Cette discrétion est compensée par des déclarations publiques belliqueuses de part et d’autre. Elles annoncent une reprise des hostilités intensifiées en cas d’échec au Caire. Cependant, des informations filtrant des discussions font état de points d’accord.
Rivaux historiques
«L’accord a été accepté par tous. Le gouvernement palestinien exige sa signature. Nous attendons juste que la branche armée du Hamas veuille bien signer», disait une source israélienne proche des négociations au quotidien Maariv édité à Tel Aviv.
Les rivaux historiques du Hamas et du Fatah ont récemment entamé une réconciliation. Ils ont formé un gouvernement d’union nationale visant à réunir les directions à Gaza et en Cisjordanie, après l’éviction par la force de l’Autorité palestinienne de l’enclave palestinienne en 2007.
Blocus israélien
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu accepte globalement de traiter avec l’Autorité palestinienne, mais pas avec les «terroristes» du Hamas. Celui-ci ne reconnaît pas l’existence de l’État hébreu.
La levée du blocus israélien imposé sur la bande de Gaza de manière stricte en 2007, en représailles au coup de force du Hamas, est une exigence fondamentale des Palestiniens. Ce blocus asphyxie l’économie de ce territoire exigu où s’entassent 1,8 million de personnes coincées entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée.
Démilitarisation de Gaza
«Ou Israël accepte les demandes de la ‘Résistance’ (le Hamas ndlr.), où nous préférons tous mourir. Tout sauf cette agonie du blocus», s’emporte Souheir Abdel-Aal, un habitant de Gaza réfugié dans une école de l’ONU depuis le bombardement de sa maison.
De son côté, l’État hébreu, fort du soutien ultra-majoritaire de son opinion publique à la guerre, voudrait obtenir par ces négociations la démilitarisation de Gaza. Les Palestiniens refusent d’en entendre parler.(ats/Newsnet)