« En Irak, le califat détruit le patrimoine de la Mésopotamie au nom d’un monde nouveau »

Bagdad, Mossoul, Erbil font aujourd’hui les titres de l’actualité. Les djihadistes de l’Etat islamique campent aux portes du Kurdistan et menacent, plus au sud, la célèbre capitale irakienne.

L’Irak, entre Tigre et Euphrate, ancienne Mésopotamie, berceau de civilisations, compte son histoire en millénaires. Les nombreux peuples qui s’y sont installés ont puisé aux mêmes racines culturelles. A la tête de vastes constructions politiques, les souverains, qu’ils soient assyriens, babyloniens, perses, régnaient d’abord sur des peuples en respectant leurs diversités, leurs croyances et leurs coutumes. Dans les religions polythéistes, les dieux des vainqueurs étant par le sort des armes reconnus par tous supérieurs aux dieux des vaincus, point n’était besoin de détruire systématiquement leurs sanctuaires.

LES GUERRES, AFFAIRES D’HOMMES ET NON DE DIEUX

Au contraire, les statues des dieux vaincus étaient emportées dans la capitale du royaume vainqueur et placées dans des temples, manifestant par leur présence, aux yeux de tous, la victoire remportée et facilitant l’acculturation. Les tributs et les impôts étant proportionnels à la richesse de chacun des peuples soumis, le souverain avait tout intérêt à ce que, à l’intérieur de son royaume, chacun puisse vivre en harmonie.

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