ETATS-UNIS: Des manifestants bravent le couvre-feu à Ferguson

 

Après l’entrée en vigueur du couvre-feu peu après minuit, environ 200 personnes se sont rassemblées dans la zone où le jeune homme a été abattu et ont refusé de se disperser, selon les médias locaux.

Des membres de la police antiémeute lourdement armés, soutenus par des renforts en transports de troupes blindés, ont fait usage de bombes fumigènes en progressant lentement pour disperser les manifestants.

La personne blessée par balle se trouve dans un état grave, a précisé la police. Les forces de l’ordre n’ont pas été en mesure d’identifier la victime, qui n’a pas été blessée par la police, a-t-elle souligné, précisant que le tireur n’avait pas été appréhendé.

Rassemblement en fin d’après-midi

Sept personnes ont été arrêtées pour avoir bravé l’ordre de dispersion après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, alors que CNN a diffusé des images où l’on voit des manifestants monter dans des véhicules de police.

Le militant des droits civiques Al Sharpton, président du National Action Network, a annoncé qu’il prendrait la tête d’un rassemblement avec la famille de la victime dimanche en fin d’après-midi (en fin de soirée en Suisse) à Ferguson.

Le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, avait justifié l’instauration du couvre-feu à partir de samedi soir par le souci de «maintenir la paix» et «arriver à la justice» pour que soient établies les circonstances de la mort de Michael Brown.

Policiers blessés vendredi

Auparavant, au cours d’une conférence de presse mouvementée, souvent interrompue par le public, le gouverneur avait annoncé avoir «signé un ordre déclarant l’état d’urgence et ordonnant la mise en place d’un couvre-feu», de minuit à 5h00 du matin (07h00 à 12h00 suisses), dans le quartier où a été tué Michael Brown, dans des circonstances controversées.

Vendredi soir, trois policiers ont été blessés, selon la police, alors que des émeutiers pillaient tard dans la nuit quelques magasins, faisant monter la tension d’un cran. La police a tiré des grenades lacrymogènes et des bombes fumigènes.

«Maintenir la paix»

«Nous voulons des réponses sur ce qui est arrivé la semaine dernière et je continuerai à chercher à les avoir et à demander la transparence», a ajouté le gouverneur. Mais «si nous voulons arriver à la justice, nous devons d’abord avoir et maintenir la paix».

«Dormir n’est pas une option, gouverneur Nixon. Nous demandons justice!», a lancé une des personnes présentes dans la salle, qui interrompaient régulièrement la conférence de presse, certaines avec des mégaphones. «Gouverneur, il faut inculper la police pour ce meurtre!», a réclamé une autre.

Ron Johnson, le chef de la police de la route chargé du maintien de l’ordre après que la police locale, accusée de brutalité, a été relevée de sa mission, a précisé que le couvre-feu serait maintenu «pacifiquement». «Nous n’allons pas le faire respecter avec des camions et des gaz lacrymogènes», a-t-il promis.

Un homme s’exprimant au nom de deux groupes noirs ultra-radicaux a pour sa part estimé que le couvre-feu allait provoquer une «confrontation avec la police». Il a proposé de faire venir 100 à 150 hommes afin que la situation «ne se détériore pas».

Vol de cigares?

La tension était montée dans la cité quand la police a semblé soupçonner, vidéo à l’appui, le jeune homme d’un vol de cigares intervenu 20 minutes avant la fusillade fatale.

La famille s’est dite «scandalisée» par la publication de ces informations destinées, selon elle, à «tenir la victime pour responsable et à détourner l’attention».

Le FBI était sur les lieux samedi pour interroger les habitants. De son côté, l’avocat de la famille de la victime a annoncé qu’une seconde autopsie serait effectuée par un expert de médecine légale de haut niveau.

(ats/Newsnet)