Rabat d’arrêt du Procureur général sur la CREI : Les turpitudes de Me Sidiki Kaba

 

Répondant à la sortie des avocats de Karim Wade, qui se prononçaient sur l’examen, demain, par la Cour suprême, du rabat d’arrêt introduit par l’Etat du Sénégal contre l’annulation des décisions de la Crei, le ministre de la Justice, dans un communiqué publié ce week-end, n’a pas hésité à s’en prendre une fois de plus au journal Le Quotidien.

Puisque c’est dans les colonnes de ce journal que la Chancellerie avait jugé bon de démentir le 19 février dernier, l’information donnée la veille, selon laquelle le gouvernement avait décidé de déposer une requête en rabat d’arrêt de la décision de la Cour suprême de renvoyer la question de l’inconstitutionnalité de la Crei devant le Conseil constitutionnel, les conseils de Karim Wade le lui ont rappelé dans un communiqué publié jeudi dernier.
En voulant se défendre de l’accusation de «tordre la main» à la justice, Sidiki Kaba écrit : «A ce jour, le ministre de la Justice n’a été associé ni de près ni de loin à une procédure de rabat d’arrêt qui a été initiée de sa propre initiative par le Procureur général près la Cour suprême qui a une compétence concurrente à celle du ministre  conformément à l’article 51 de la  loi organique n° 2008-35 du 7 août 2008 portant création de la Cour suprême…» Ce faisant, le Garde des Sceaux ne se rend pas compte d’abord, qu’il dément ainsi son «démenti» du 18 février, qui niait un quelconque rabat d’arrêt en la matière. Ensuite, il démontre son peu d’autorité sur ses services, car le Procureur général, qui semble faire peu cas de sa tutelle, et dont on dit que depuis longtemps déjà, lui et son ministre ne s’adressent pas la parole, a décidé de passer souverainement outre sa volonté à lui.
Au lieu de chercher à s’en prendre à «certains médias» comme il veut désigner Le Quotidien, le Garde des Sceaux devrait plutôt balayer devant sa porte, et ne pas chercher à nous rendre responsables de ses propres turpitudes. Notre information avait été vérifiée à bonne source, et la Chancellerie était représentée au plus haut niveau à la Coordination des chefs des Parquets qui avait décidé du rabat d’arrêt (voir Le Quotidien n°3317 du 18 février). M. Kaba vient nous dire aujourd’hui qu’il n’avait pas pris l’initiative de cette décision. Il n’avait pas dit à l’époque n’y avoir pas pris part.

mgueye@lequotidien.sn