GUERRE CIVILE Ukraine: les combats font rage à Lougansk

 

Des combats de rue faisaient rage mardi dans le centre de Lougansk, bastion des séparatistes prorusses, assiégé par l’armée ukrainienne. Dans la ville, la situation humanitaire ne cesse de se dégrader. Non loin de là, dix-sept corps de réfugiés qui fuyaient lundi la ville ont été découverts, a annoncé un porte-parole militaire ukrainien.

Ces civils qui se déplaçaient avec des drapeaux blancs de Lougansk à Loutouguiné – une ville contrôlée par l’armée ukrainienne – ont été la cible de tirs au lance-roquette multiple Grad attribués par Kiev aux rebelles. Ceux-ci ont démenti être à l’origine de l’attaque.

Il était impossible de vérifier ces informations de source indépendante, la ville, en proie à des combats à l’arme lourde, étant inaccessible à la presse depuis plusieurs semaines.

Appels au secours

Les autorités de Lougansk ont multiplié les appels au secours face à une situation «critique». Eau, électricité, communications et approvisionnement sont coupés depuis 17 jours.

La mairie a également mis en garde contre la propagation de maladies infectieuses due à l’absence d’eau potable et à l’accumulation des ordures.

Privé d’eau courante

La situation humanitaire se dégradait également dans la région voisine. Le chef-lieu de Donetsk qui comptait un million d’habitants avant le début des hostilités il y a plus de quatre mois, est privé d’eau courante depuis dimanche.

L’eau a été totalement coupée après qu’une ligne électrique alimentant la principale usine de traitement a été endommagée. Les autorités municipales ont averti qu’il était impossible de prévoir la durée des travaux de réparation en raison des combats.

Des files d’attente se sont formées dès le petit matin mardi devant les kiosques qui vendent de l’eau minérale au litre, selon une journaliste de l’AFP.

L’eau, «le problème le plus grave»

Les autorités ont organisé de leur côté des distributions d’eau non potable provenant de citernes. «Le problème le plus grave c’est l’eau, il y a d’énormes files d’attente et il est plus rapide d’aller à Makiïvka (16 km au sud de Donetsk) pour s’approvisionner en eau que d’attendre dans la queue», explique-t-elle.

Makiïvka a été frappé quelques heures plus tard par d’intenses tirs d’artillerie qui ont tué au moins trois civils, a constaté un photographe de l’AFP. Les habitants paniqués fuyaient en direction de Donetsk où des explosions ont retenti mardi dans plusieurs quartiers. Selon les habitants, c’est la première fois que la ville est la cible de bombardements.

A Donetsk environ la moitié des supermarchés sont fermés à cause des problèmes d’approvisionnement. La ville commence également à connaître des pénuries alimentaires et de médicaments notamment d’analgésiques et d’insuline.

Convoi russe immobilisé

Un convoi humanitaire russe controversé destiné aux populations des régions de l’est de l’Ukraine était toujours bloqué mardi du côté russe de la frontière. Il s’agit de la sixième journée consécutive.

Les autorités ukrainiennes n’ont pas commencé l’inspection du convoi sous les auspices de la Croix-Rouge. Elles arguent de l’absence de garanties de sécurité pour son acheminement sur le territoire contrôlé par les rebelles en Ukraine.

Tentatives infructueuses

Les tentatives de trouver une solution diplomatique au conflit en Ukraine, qui a fait plus de 2100 morts selon les derniers chiffres de l’ONU, se sont avérées infructueuses dimanche à Berlin lors d’une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, allemand et français.

Berlin a pourtant confirmé mardi une visite de la chancelière Angela Merkel samedi à Kiev lors de laquelle «il sera question des possibilités concrètes de soutien à l’Ukraine dans la crise actuelle».

Sommet régional la semaine prochaine

De son côté le président russe Vladimir Poutine se rendra le 26 août à Minsk pour un sommet régional, où seront présents son homologue ukrainien Petro Porochenko et des dirigeants de l’Union européenne, a annoncé mardi le Kremlin. Des rencontres bilatérales sont prévues pendant cette réunion.

Petro Porochenko a, par ailleurs, annoncé une visite de travail à Bruxelles le 30 août, après une discussion téléphonique avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

(ats/Newsnet)