LIBERIA: Les 17 malades d’Ebola en fuite ont été retrouvés

 

Des hommes armés affirmant ne pas croire à la maladie d’Ebola avaient attaqué un centre d’isolement pour patients à Monrovia, la capitale du Liberia, provoquant la fuite de dix-sept malades et emportant du matériel, avait-on appris dimanche de sources concordantes. «Ils avaient cassé les portes et ont pillé les lieux.

Dix-sept malades d’Ebola échappés d’un centre d’isolement à Monrovia attaqué pendant le week-end ont été retrouvés, a affirmé mardi le ministre libérien de l’Information Lewis Brown. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a évoqué des signes encourageants au Nigeria et en Guinée.

«Les 17 patients qui ont fui le centre pour malades d’Ebola ont tous été retrouvés. Ils se sont rendus à pied d’eux-mêmes à l’hôpital», le principal établissement du pays, a déclaré le ministre libérien.

Ces 17 patients avaient été admis dans un centre d’isolement dans la banlieue de Monrovia, en vue de leur transfert dans un hôpital.

Ce centre a été attaqué et pillé dans la nuit de samedi à dimanche par des hommes armés.

Slogans hostiles

Selon des témoins, les assaillants criaient notamment des slogans hostiles à la présidente Ellen Johnson Sirleaf.

Ils avaient emporté du matériel, faisant craindre une propagation de la maladie qui se transmet par les fluides corporels.

Lewis Brown avait évoqué lundi une possible mise en quarantaine du quartier d’environ 75’000 habitants, comme c’est déjà le cas pour trois provinces du Nord.

Amélioration pour 6 médecins libériens

Le ministre a par ailleurs indiqué que six professionnels de santé libériens contaminés réagissaient positivement à un sérum expérimental américain.

Le Liberia a reçu le 13 août des doses du sérum expérimental américain ZMapp, qui a donné des résultats positifs sur deux Américains contaminés dans le pays, mais n’a pas permis de sauver un prêtre espagnol, décédé le 12 août.

Et la présidence avait dit qu’il ne serait initialement administré qu’à deux médecins libériens contaminés en luttant contre l’épidémie, les Drs Zukunis Ireland et Abraham Borbor. L’état de santé de leur collègue nigérian qui s’en est également vu injecter s’est également amélioré.

Face à l’ampleur de l’épidémie, un comité d’experts réuni par l’OMS a jugé «éthique» d’offrir des médicaments à l’efficacité et aux effets secondaires encore non mesurés «comme traitement potentiel ou à titre préventif».

Le Liberia est le pays où l’épidémie a fait le plus grand nombre de tués, avec plus de 460 décès.

Dizaine de cas récemment au Nigeria

Mardi, l’OMS a précisé qu’au Nigeria, une seule chaîne de transmission à partir du malade initial avait été identifiée.

«La situation à Lagos, la capitale du Nigeria, où le premier cas importé a été signalé en juillet, est rassurante. Jusqu’ici, les 12 cas confirmés dans la ville font tous partie de la même chaîne de transmission», a-t-elle affirmé dans un communiqué. La période d’incubation de 21 jours du premier malade décédé est maintenant passée.

Le premier cas confirmé au Nigeria, l’Américano-libérien Patrick Sawyer, arrivé le 20 juillet à Lagos et décédé le 25 juillet, a infecté du personnel médical engagé dans le traitement, un malade dans le même hôpital et un agent de sécurité en contact étroit avec le malade. Personne sur le même vol que le malade n’a été infecté, a indiqué l’OMS.

Moins grave en Guinée

L’OMS indique également que l’épidémie est moins grave en Guinée qu’au Liberia et en Sierra Leone, grâce à une meilleure sensibilisation. Le recensement de nouveaux cas en Guinée, jusque-là dissimulés, ne doit pas être interprété comme une recrudescence du nombre de cas, souligne le communiqué.

«Toutefois, l’épidémie n’est pas sous contrôle en Guinée», a encore précisé l’OMS. Elle souligne que l’expérience a montré que les progrès sont fragiles.

Selon le dernier bilan de l’OMS, publié mardi, l’Ebola a contaminé 2240 personnes et fait 1229 tués dans les quatre pays touchés en Afrique de l’Ouest.

La peur règne au Sierra Leone

(afp/Newsnet)