PROCHE-ORIENT: Israël pilonne Gaza alors que l’Egypte appelle à négocier

 

L’armée israélienne a indiqué avoir mené 60 frappes aériennes dans le territoire déjà dévasté, au lendemain de la mort du premier enfant israélien tué par la guerre.

«Le Hamas paiera cher cette attaque», a prévenu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a promis une intensification des opérations après la mort de cet enfant tué par un obus tiré de la bande de Gaza.

Gazaouis affolés

Effectivement, sur le territoire et la ville de Gaza elle-même ont retenti des explosions successives pulvérisant des immeubles et forçant les Gazaouis à des courses affolées devant des frappes venues du ciel et semblant pouvoir tomber partout, ont constaté des journalistes.

L’une des frappes a atteint avant l’aube une maison d’al-Zawayda, près du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Cinq membres d’une même famille – deux enfants de trois et quatre ans, leurs parents et une proche – ont péri, selon les secours à l’hôpital al-Aqsa de Deir al-Balah.

Un homme de 64 ans, un enfant de 12 ans, sa mère de 38 ans et une femme de 43 ans ont été tués dans des raids au sud de la ville de Gaza et à Deir al-Balah. Un autre raid a détruit une voiture dans la ville de Gaza, faisant un mort et 11 blessés, selon des médecins.

Avertissements

Au même moment, l’Egypte, médiateur historique, a appelé Israéliens et Egyptiens à accepter un cessez-le-feu et à reprendre les négociations qu’ils ont rompues mardi.

En même temps qu’elle bombardait la bande de Gaza, l’armée israélienne a diffusé, des tracts, des appels et des textes téléphoniques aux Gazaouis.

Plus de 2100 personnes ont été tuées côté palestinien et 68, dont 64 soldats et quatre civils, côté israélien depuis le début le 8 juillet de l’opération israélienne «Bordure protectrice». Au moins 480 enfants âgés de 10 jours à 17 ans ont été tués et 70,73% des victimes des combats seraient des civils, a indiqué l’Unicef, agence onusienne d’aide aux enfants.

71 roquettes touchent Israël

Palestiniens et Israéliens ont recommencé à échanger tirs de roquettes et d’obus de mortier d’un côté, frappes aériennes de l’autre mardi après un cessez-le-feu de neuf jours.

Soixante-et-onze tirs de roquettes et d’obus de mortier palestiniens ont atteint Israël samedi sans faire de victimes, selon l’armée israélienne. Dix-sept autres roquettes lancées de la bande de Gaza ont été interceptées. Par ailleurs, dans la soirée, Tsahal a annoncé qu’une roquette tirée du Liban avait touché le nord d’Israël, sans faire état ni de dégâts ni de victimes dans l’immédiat.

L’incertitude reste totale sur l’évolution du conflit. L’Egypte, grand voisin d’Israël et de la bande de Gaza, un des deux seuls pays arabes à avoir un accord de paix avec l’Etat hébreu, a invité Israéliens et Palestiniens «à accepter un cessez-le-feu à la durée illimitée et à reprendre les négociations indirectes au Caire», selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères.

«Ce qui nous intéresse maintenant c’est de mettre fin à l’effusion de sang», a commenté le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, après un entretien avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. «Quand cette trêve sera entrée en vigueur, les parties pourront s’asseoir et discuter de leurs demandes.»

Cour pénale internationale

Selon un diplomate égyptien, M. Abbas a informé M. al-Sissi que le Hamas était disposé à reprendre les pourparlers indirects avec Israël. Le Hamas n’a pas confirmé cette information.

Les exigences apparemment inconciliables des belligérants ont fait avorter les précédentes discussions du Caire. Celles-ci devaient non seulement produire un cessez-le-feu prolongé, mais aussi des dispositions satisfaisant des exigences de fond des uns et des autres: la garantie de leur sécurité pour les Israéliens, une levée du blocus qui asphyxie la bande de Gaza pour les Palestiniens.

Par ailleurs, le Hamas a annoncé avoir signé un document présenté par Mahmoud Abbas à l’ensemble des groupes palestiniens avant de ratifier le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), ce qui exposerait Israël comme le Hamas à de possibles poursuites pour crimes de guerre à Gaza.

Si les Palestiniens signent le traité adopté en 1998, la CPI aura autorité pour enquêter sur les crimes commis dans les territoires palestiniens à partir de mi-2002, la date de sa création.

(ats/Newsnet)