
Le but de ma visite est de signifier que «l’intégrité territoriale de l’Ukraine est l’un des objectifs essentiels de la politique allemande», a déclaré la chancelière allemande au cours d’une conférence de presse commune avec le président ukrainien, Petro Porochenko.
Elle a dit «ne pas exclure de réfléchir à de nouvelles sanctions» contre la Russie en cas de poursuite de l’escalade.
La chancelière a souligné qu’il ne pourrait y avoir de retour au calme sans un meilleur contrôle de la frontière russo-ukrainienne, par laquelle Kiev et les pays occidentaux accusent la Russie de livrer des armes lourdes aux séparatistes, ce que Moscou dément.
Un mandat pour l’OSCE
Pour y parvenir, la chancelière a proposé que l’Ukraine et la Russie acceptent de confier la surveillance de la frontière aux observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont la Suisse assure la présidence tournante cette année.
Mme Merkel, la plus haute dirigeante occidentale à se rendre en Ukraine depuis le début de la crise ayant provoqué la pire détérioration des relations entre la Russie et l’Occident, a une nouvelle fois dénoncé l’annexion de la péninsule ukrainienne de la Crimée en mars par Moscou que l’Europe ne pourra, selon elle, jamais reconnaître pour ne pas créer un dangereux précédent.
Cette visite précède un sommet régional mardi à Minsk, en Biélorussie, auquel participeront les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko, ainsi que des responsables de l’Union européenne.
Le convoi russe suscite un tollé
Peu avant la visite de Mme Merkel, tous les camions du convoi humanitaire russe qui s’est rendu dans les territoires contrôlés par les séparatistes dans l’est de l’Ukraine étaient revenus en Russie.
Tout le convoi est «de retour», a dit par téléphone Paul Picard, le chef de la mission d’observation de l’OSCE au poste-frontière russo-ukrainien connu sous le nom de Donetsk. «Nous avons compté 220 véhicules qui sont revenus aujourd’hui» (samedi), accompagnés par sept véhicules de soutien rentrés immédiatement vendredi, a précisé Paul Picard.
L’arrivée du convoi en Ukraine a suscité de vives protestations vendredi, de Kiev à Bruxelles en passant par le Conseil de sécurité de l’ONU. L’OTAN a dénoncé «une violation flagrante» par la Russie de ses engagements internationaux et de la «souveraineté» de l’Ukraine.
Six civils tués
Sur le terrain où les violents combats se poursuivent autour des bastions rebelles, la situation ne cesse de se dégrader pour les civils.
Au moins six civils, dont une famille avec un enfant, ont été tués samedi dans des bombardements dans le centre de Donetsk et dans un quartier à l’est de ce chef-lieu régional et bastion des séparatistes, selon un journaliste de l’AFP.
A Lougansk où l’aide russe a été déchargée vendredi, la distribution n’a pas commencé samedi, a indiqué un responsable de l’administration régionale subordonnée à Kiev. «Les autorités séparatistes ont commencé à établir les listes d’habitants», a indiqué ce responsable ayant requis l’anonymat.
La ville de Lougansk, assiégé par l’armée ukrainienne et théâtre d’intenses combats, est privée depuis trois semaines d’eau et d’électricité, et les communications téléphoniques et internet y sont coupées. Les autorités locales parlent d’une situation «extrêmement critique».
(ats/Newsnet)