Lesseyni Sy, président du conseil départemental de Kédougou : « Faire de Kédougou un pôle de développement agricole et minier rayonnant »

 

Le Professeur Lesseyni Sy compte pouvoir s’appuyer sur l’Acte 3 de la décentralisation pour favoriser l’émergence de son département. Dans cet entretien, le nouveau président du conseil départemental de Kédougou, issu de la coalition « Bennoo Bokk Yaakaar » évoque entre autres,  les leviers sur lesquels il compte s’appuyer pour y parvenir.

Vous êtes élu président du conseil départemental de Kédougou. Quelle appréciation faites-vous de cette nouvelle confiance placée en vous?
Tout d’abord, je rends grâce à Dieu et son prophète Mohamad (Psl). Je rends hommage à mes parents et à ma famille qui m’ont beaucoup soutenu. Je remercie mes pairs conseillers et les populations de Kédougou pour cette confiance placée en moi. J’espère être à la hauteur de cette mission pour relever les nombreux défis qui nous interpellent.

Dans cette nouvelle mission, sur quels leviers comptez-vous activer pour développer le département de Kédougou qui connaît pas mal de difficultés?
Pour mener à bien cette mission, je compte sur les femmes qui sont déjà très entreprenantes, dynamiques dans les secteurs informel et primaire de l’économie locale. Je compte aussi sur les mouvements de jeunes pour donner une nouvelle impulsion au développement à travers les projets et programmes dans tous les secteurs de l’économie. Je compte également m’appuyer sur les services techniques départementaux pour mieux cerner et  appréhender les problèmes et programmes de développement local.

Quel sera l’enjeu pour le département avec cette nouvelle réforme territoriale ?
Il n’y pas de particularité. Tous les départements sont logés à la même enseigne. L’enjeu pour Kédougou c’est de se servir de cet outil qu’est l’Acte 3 pour faire émerger le département, grâce aux atouts dont dispose la région: la nature (tourisme et culture), la richesse des sols (pour l’agriculture), la richesse du sous-sol (mines), la coopération décentralisée et les ressources humaines. Egalement en nous appuyant sur la volonté et la détermination de l’équipe dirigeante, nous devrions parvenir à sortir Kédougou des ténèbres et en faire un pôle de développement agricole et minier rayonnant.

Qu’en sera-t-il des retombées de l’exploitation minière de l’or ? Le département de Kédougou va-t-il en tirer profit avec cette nouvelle réforme ?
Déjà le département ne tirait pratiquement aucun profit de l’exploitation minière. Les effets dus à cette exploitation sont plutôt négatifs à cause de l’insécurité grandissante, de la prostitution galopante, de la dégradation de l’environnement, j’en passe. Maintenant, avec cette réforme et le code minier qui est en élaboration, on espère qu’il y aura plus de visibilité dans le secteur des mines. Les nouvelles mesures prises récemment et qui consistent à la fermeture des sites d’orpaillage appelés traditionnellement « diouras» en vue de leur réorganisation sont salutaires.

Certains craignent, avec les pôles régionaux de développement annoncés, que Kédougou ne soit la vache laitière du pôle régional. Qu’en pensez-vous ?
Il n’y a aucune crainte à ce niveau. Les départements gardent une certaine autonomie et les pôles régionaux sont intégrateurs. Le monde d’aujourd’hui se développe à travers de grands projets d’intégration. Je crois que ces pôles régionaux sont plutôt avantageux et contribueront à un maillage pour un développement de nos départements respectifs.

Que retenez-vous des élections locales du 29 juin sur l’ensemble de la région ?
Dans l’ensemble, je suis très satisfait des résultats obtenus par notre coalition même si l’on pouvait faire mieux. Avec nos alliés, la coalition « Bennoo Bokk Yaakaar » a gagné les 3 départements de Kédougou et les 14 communes sur les 18 de la région. Le peuple s’est exprimé souverainement. Il faut donc respecter cette volonté populaire. Maintenant, les élections sont derrière nous, place au travail, aux actions et aux politiques de développement économique et social. Car les défis qui interpellent notre localité sont nombreux et importants.

Propos recueillis par Amadou DIOP