A l’OSCE, Moscou dément l’invasion dénoncée par Kiev

 

«La situation s’est aggravée de façon significative, nous avons enregistré une invasion directe des forces militaires russes dans les régions de l’est de l’Ukraine», a souligné l’ambassadeur de Kiev Ihor Prokopchuk après une réunion spéciale de l’organisation basée à Vienne.

Le diplomate ukrainien a cité «la prise de contrôle par des forces russes régulières de la ville de Novoazovsk et plusieurs autres villes proches».

«La scénario a été testé en Crimée», la région rattachée en mars à la Russie, a-t-il insisté. «Ce dont nous sommes témoins aujourd’hui est l’invasion, et l’entrée directe de forces russes dans la partie orientale de l’Ukraine, ce qui veut dire une confrontation directe».

«Dizaine» de soldats

Les autorités ukrainiennes accusent depuis des mois les troupes russes d’opérer sur leur sol pour soutenir les séparatistes prorusses face aux forces ukrainiennes.

L’ambassadeur de la Russie à l’OSCE Andreï Kelin a au contraire démenti de son côté après la réunion la présence de «soldats russes» en Ukraine.

Andreï Kelin s’est borné à mentionner l’unité d’une «dizaine» de soldats dont Kiev avait annoncé l’arrestation mardi, et dont Moscou assure qu’ils se trouvaient en Ukraine de façon non intentionnelle.

L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) joue depuis le début de la crise un rôle d’espace de dialogue entre la Russie, l’Ukraine et les puissances occidentales.

Mise en garde lancée par la France

La réunion de jeudi a eu lieu dans un climat très tendu, le représentant américain Daniel Baer appelant ses homologues à «ne pas tomber dans le jeu de voyous» qu’il accuse la Russie de pratiquer. Andreï Kelin lui a répliqué en se disant «injurié».

Moscou a toujours démenti les allégations d’intrusion en Ukraine, dont l’OTAN et la Pologne affirment avoir la preuve.

Jeudi matin, le président français François Hollande avertissait solennellement qu’une telle présence militaire russe en Ukraine serait «intolérable et inacceptable».

Kiev a réclamé de son côté une «aide militaire d’envergure» à l’Union européenne afin de faire face à une «invasion russe non dissimulée».

(ats/afp/Newsnet)