Turquie: Recep Tayyip Erdogan a prêté serment

 

Le nouveau mandat de Recep Tayyip Erdogan marque le début d’un renforcement des pouvoirs du chef de l’Etat.

L’opposition a boudé la prestation de serment ce jeudi 28 août.

«En qualité de président de la République, je jure sur mon honneur et ma réputation, devant la grande nation turque et devant l’histoire, de préserver l’existence et l’indépendance de l’Etat», a dit le premier ministre sortant, islamo-conservateur.

Entouré d’une escorte militaire, il s’est ensuite rendu à Anitbakir, le mausolée de Mustafa Kemal Ataturk à Ankara, fondateur de la république laïque turque en 1923, avant une cérémonie au palais présidentiel.

Quelques minutes après avoir prêté serment, il a nommé officiellement le ministre sortant des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, au poste de Premier ministre, a annoncé le journal officiel.

Prestation sous tension

Ahmet Davutoglu dirigera le gouvernement sortant jusqu’à ce que le nouveau président lui demande officiellement, sans doute vendredi, de former un nouveau cabinet.

Des élus du CHP, le principal parti d’opposition turc, le Parti républicain du peuple (CHP) ont quitté la salle juste avant la prestation de serment et le chef de file du CHP, Kemal Kilicdaroglu, a boycotté la totalité de la cérémonie. «Nous craignons aujourd’hui plus que jamais un régime d’un seul homme, autocratique, en Turquie», a déclaré Aykan Erdemir, député du CHP.

Signe de l’extrême polarisation du monde politique turc, un député du CHP à lancé au président du Parlement Cemil Ciçek, membre du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) au pouvoir, le texte du règlement intérieur, sous les huées des députés de l’AKP.

Les députés d’un autre parti d’opposition, le Parti de l’action nationaliste (MHP, extrême-droite), ont eux refusé d’applaudir le nouveau chef de l’Etat.

L’Occident absent

Pour les opposants du nouveau président, sa volonté d’établir un véritable système présidentiel va aboutir à concentrer des pouvoirs excessifs dans les mains d’un unique dirigeant, éloignant le pays des idées fondatrices de la république.

Des représentants d’environ 90 pays d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe devaient participer aux cérémonies au palais présidentiel prévues en fin de journée, ont annoncé les services de la présidence. Aucun chef d’Etat ou de gouvernement occidental n’était toutefois attendu.

Le président ukrainien, Petro Porochenko, avait prévu de faire le déplacement mais il a annulé son départ de Kiev en arguant de l’entrée en Ukraine de soldats russes venus soutenir les séparatistes pro-russes de l’est du pays.

(ats/Newsnet)