
Un tribunal de Francfort a décidé par référé d’interdire au groupe américain Uber d’exercer ses activités de voiturage. Son système permet aux usagers de commander un chauffeur privé par le biais de ses applications Uber et UberPop sur téléphone intelligent. Depuis plusieurs mois, les chauffeurs de taxi traditionnels ne décolèrent pas en Europe.
La décision a été prise en référé prononcée le 25 août et rendue publique mardi seulement par le tribunal régional. Interrogé par le quotidien «Frankfurter Allgemeine Zeitung» (FAZ), Uber a d’ores et déjà indiqué qu’il allait faire appel de cette décision du tribunal de Francfort, qui avait été saisi par une centrale de taxis.
En Suisse
En Suisse, Uber n’offre pour l’instant ses services qu’en ville de Zurich. Mais d’autres offres sont à l’étude pour Genève et Berne.
Uber ne s’attend pas à des mesures comparables à celles prises en Allemagne. «Parce que nous n’employons que des chauffeurs et des véhicules sous licence», dit Rasoul Jalali, gérant de l’entreprise à Zurich. En Allemagne, Uber met également à disposition, à travers UberPop, des chauffeurs et des véhicules privés.
A Berne, la police du commerce examine actuellement la compatibilité d’Uber avec l’ordonnance cantonale sur les taxis et d’autres dispositions légales. Selon Marc Heeb, chef de la police du commerce, une décision est attendue ces prochains jours.
De particulier à particulier
La société américaine a indiqué la semaine dernière que ses services faisaient l’objet d’une «demande énorme» dans les villes allemandes où elle n’est toutefois pas présente pour l’heure.
Fondé en 2009 et valorisé 18,2 milliards de dollars sur la base de son dernier tour de table en juin, Uber Technologies se présente comme une plate-forme de contact entre particuliers et non comme un service de voiturage. Les chauffeurs engagés par Uber, de simples particuliers dotés de leur propre véhicule, doivent répondre à certains critères avant d’être acceptés.
Litiges ailleurs en Europe
Le service venu des Etats-Unis, qui a fait son entrée sur le marché allemand début 2013, a déjà été interdit dans plusieurs villes allemandes dont Berlin, par décision de justice. Mais le tribunal de Francfort juge que, comme l’application internet qui permet d’y accéder est la même partout, sa décision a une portée nationale.
Il coûterait 250’000 euros par infraction constatée à Uber de contrevenir à la décision. La fédération de taxis BZP s’est félicitée du jugement qui «confirme totalement (son) appréciation juridique», à savoir que le transport de clients «ne peut pas se faire sans autorisation des pouvoirs publics et sans accréditation des chauffeurs», selon un communiqué.
«Nous ne craignons pas la concurrence», précise la fédération, mais celle-ci «ne peut fonctionner que si les mêmes conditions valent pour tous».
Dans de nombreux pays où il est présent (42 sont référencés), Uber a mobilisé les taxis contre lui. De nombreux litiges sont en cours, en France ou encore en Espagne, tandis que les «cabs» londoniens sont également partis en campagne contre la start-up californienne.
(ats/reuters/Newsnet)