PROGRAMME ALIMENTAIRE: Une aide de 78 millions réclamée pour les victimes d’Ebola

 

 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a un besoin immédiat de 85 millions de dollars (78 millions de francs) pour une aide alimentaire aux victimes de la fièvre hémorragique Ebola en Afrique de l’Ouest.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour sa part annoncé une nouvelle réunion sur les traitements expérimentaux.

«Il nous faut cet argent de toute urgence. L’aspect alimentaire est vital», a déclaré mardi 2 septembre la porte-parole du PAM à Genève Elisabeth Byrs. «Les marchés sont perturbés par l’épidémie et il faut nourrir les personnes sous traitement», a expliqué Elisabeth Byrs.

L’agence de l’ONU a lancé une opération pour atteindre 1,3 million de personnes qui se trouvent dans les centres de santé, en quarantaine, ainsi que leurs familles et les habitants des zones isolées en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.

Le PAM gère aussi le service aérien humanitaire de l’ONU. Depuis le 16 août, un avion de 19 places fait des rotations entre Conakry, Freetown et Monrovia pour acheminer du personnel et du matériel. Un hélicoptère a aussi été mis à disposition.

Pénuries alimentaires

Le manque de main-d’œuvre, l’interruption du commerce transfrontalier et des pénuries dues à l’épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest suscitent de «fortes inquiétudes sur la sécurité alimentaire» dans les pays les plus touchés, ont indiqué par ailleurs mardi les Nations unies.

En Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, les zones de quarantaine et les restrictions aux déplacements des personnes «ont sérieusement limité le mouvement et la commercialisation des aliments. Cette situation a engendré des achats dictés par la panique, des pénuries alimentaires et de fortes flambées des prix pour certaines denrées, en particulier dans les centres urbains», prévient l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) dans un communiqué.

Les mécanismes de veille de la FAO ont déclenché une «alerte spéciale». Cette situation est aggravée par les pénuries de main d’oeuvre à l’approche des deux grandes campagnes agricoles de la région, le riz et le maïs, «mettant en péril la sécurité alimentaire d’un grand nombre de personnes».

Traitements expérimentaux

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la tenue d’une seconde réunion sur les traitements expérimentaux contre la fièvre Ebola, jeudi 4 et vendredi 5 septembre à Genève. Plus de 150 experts discuteront de l’état d’avancement des recherches, de recommandations éthiques et feront des propositions aux Etats.

Une première réunion avait eu lieu les 11 et 12 août au terme de laquelle un comité de 12 experts avait donné son feu vert à l’utilisation de traitements non encore homologués pour combattre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

Les objectifs de cette seconde réunion sont plus larges, a précisé une porte-parole de l’OMS Fadela Chaïb. «Il s’agira de partager les informations les plus actuelles sur l’état d’avancement des recherches sur des traitements et le développement des interventions», a-t-elle déclaré.

Il n’y a actuellement aucun traitement homologué pour la fièvre Ebola qui a déjà fait plus de 1500 morts en Afrique de l’Ouest.

MSF: «bataille perdue»

Selon l’OMS, le bilan en République démocratique du Congo s’est alourdi à 31 morts, mais la maladie reste circonscrite à la zone reculée du nord-ouest du pays où elle s’est déclarée, a indiqué mardi l’OMS. Un précédent bilan faisait état de 13 décès.

Pour la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Jeanne Liu, le monde est en train de «perdre la bataille» contre la progression de l’épidémie d’Ebola qui frappe l’Afrique de l’Ouest.

«En six mois de la pire épidémie d’Ebola de l’Histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir. Les dirigeants n’arrivent pas à bloquer cette menace transnationale», a poursuivi Mme Liu dans un discours prononcé aux Nations unies à New York, selon un communiqué de MSF International.(ats/Newsnet)