
La famille va être réunie autour du petit Ashya King. C’est finalement l’épilogue heureux ce mercredi 3 septembre d’un périple rocambolesque qui a ému toute la Grande-Bretagne.
«Nous allons voir notre fils dès que possible. Nous mourons d’envie de le revoir», a lancé le père d’Ashya, Brett King, accompagné de son épouse Naghemeh, en sortant mardi soir de la prison de Soto del Real, près de Madrid.
Le couple, arrêté samedi sur mandat de la justice britannique, venait de passer trois jours en prison en Espagne pour avoir fait sortir Ashya, âgé de cinq ans et atteint d’une tumeur au cerveau, d’un hôpital anglais sans accord médical.
Tous deux sont alors partis en voiture pour le sud de l’Espagne. «Merci pour tout. Merci à l’Espagne de nous avoir aidés. Merci à l’Angleterre de nous avoir aidés», a ajouté Brett King, mêlant l’espagnol et l’anglais.
De «kidnappeurs» à «sauveurs»
Depuis jeudi dernier, le périple de la famille, depuis l’Angleterre jusqu’à l’Andalousie, tient en haleine la Grande-Bretagne. La presse britannique a d’abord présenté les parents, Témoins de Jéhovah, comme des «kidnappeurs», avant qu’une vague de sympathie ne s’empare du pays quand ils se sont eux-mêmes présentés, dans deux vidéos diffusées par l’un de leurs fils, comme des parents désespérés cherchant à sauver leur enfant.
Alors que le travail de la police était vivement critiqué, contraignant les responsables politiques à réclamer le retour à une juste mesure, le premier ministre britannique David Cameron a lui-même jugé mardi «important que ce petit garçon reçoive des soins et l’amour de sa famille».
La justice britannique a conclu que les soupçons de «cruauté envers un enfant» n’étaient pas fondés. Elle a ordonné la levée du mandat d’arrêt lancé la semaine dernière lorsque Brett King, 51 ans, et son épouse Naghemeh, 45 ans, avaient fait sortir Ashya d’un hôpital de Southampton, dans le sud de l’Angleterre, dans l’intention selon leur avocat d’aller le faire soigner en République Tchèque.
Depuis la Grande-Bretagne, le couple avait pris le ferry avec ses sept enfants pour la France, avant de gagner l’Espagne, dans l’espoir d’y vendre un appartement qu’ils possèdent afin de financer un traitement alternatif, non disponible à l’hôpital de Southampton.
Chasse à l’homme
La police britannique avait alors lancé une chasse à l’homme à travers l’Europe, assurant que la vie du petit garçon était en danger. Opéré récemment, il a besoin d’une sonde gastrique pour s’alimenter, ne peut se déplacer qu’en chaise roulante et est dans l’incapacité de communiquer.
Mais mardi soir, le ministère public britannique, après étude de divers documents, a estimé que «le risque pour la vie d’Ashya n’est pas aussi grave que supposé dans un premier temps». Et aussi que Brett et Naghemeh King «ont pris certaines mesures pour préserver sa santé», comme le fait «d’avoir rechargé la pompe permettant de le nourrir sur la batterie de leur voiture».
En Espagne, où la détention du couple avait été prolongée jusqu’à jeudi au maximum, un juge a finalement signé en urgence l’ordre de remise en liberté.
Le parquet espagnol venait peu avant de rendre lui aussi ses conclusions, plaidant pour la libération des parents. Il a estimé qu’il n’y a pas eu de leur part «d’abandon de l’enfant ni de manque de soins», mais qu’au contraire le couple King semblait vouloir «ce qu’il y a de mieux» pour le petit Ashya.
(ats/Newsnet)