Tambacounda : des usagers de la route louent globalement le travail des ASP

Des conducteurs de mototaxi et des chauffeurs de taxi interrogés par l’APS apprécient de manière générale le travail des ASP, certains d’entre eux disant toutefois constater un relâchement dans la régulation de la circulation à certains carrefours.

Sadio Oualy, conducteur de mototaxi, relève que les assistants à la sécurité de proximité leur ont beaucoup facilité le travail, en rendant la circulation plus fluide. Même les piétons y trouvent leur compte, parce qu’ils les aident à traverser la route au niveau des passages cloutés.

Les personnes à pied qui peinent à jouir de leur priorité au niveau de ces points de passage, vu le flux rapide de voitures et surtout de motos, sont assistés en cela par les ASP, signale-t-il.

S’il relève des cas d’accrochages entre les conducteurs de vélotaxis et les ASP à propos du non-respect des aires de stationnement, Sadio reconnaît toutefois, à la décharge de ces derniers, qu’ils ne font que leur travail.

Abondant dans le même sens, Malang Sagna, un autre conducteur de mototaxi, note que la présence des ASP devant l’entrée principale du marché central de Tambacounda a beaucoup amélioré la circulation.

“Avant, il y avait beaucoup de chocs ici, mais maintenant, ça se passe bien”, se réjouit-il, estimant que leur déploiement sur place est “une belle idée”.

Cheikh Touré, pour sa part, se plaint quelque peu du zèle que les ASP mettent dans l’exécution de cette tâche, même s’il ne prend pas tout à fait le contre-pied de ses collègues.

“Quand ils commencent à saisir les motos, tu n’y peux rien”, rapporte-t-il, en admettant également que les ASP sont dans leur rôle en s’en prenant aux conducteurs sans casque ou coupables de surcharge.

Il suggère aussi aux ASP de s’atteler davantage au désencombrement de la chaussée, en s’intéressant notamment à l’emplacement des pousse-pousse et des étals.

Certains taximen constatent cependant un relâchement, concernant la régulation de la circulation par les ASP à certains carrefours et autres intersections. “Au début, je les voyais gérer la circulation au niveau du grand stop, devant la gare routière (de Dakar). C’était bien, mais je ne les vois plus”, regrette Mamadou Kanouté, qui dit en ignorer la raison.

En l’absence de feux de signalisation, leur présence a un effet de dissuasion, dit-il, déplorant le fait que parfois, même s’ils sont là, “ils ne se manifestent pas”. Pourtant leur travail de régulation était très apprécié par les chauffeurs de taxi, dans une ville où la circulation s’est densifiée, surtout depuis l’introduction des mototaxis.

Le risque est grand de heurter une moto aux intersections, vu la vitesse à laquelle elles roulent, explique-t-il. Si l’on y ajoute le non-respect par nombre de conducteurs du code de la route, la présence d’agents de la circulation s’avère nécessaire.

Cet ASP trouvé devant le marché dit n’avoir aucun commentaire à faire sur les appréciations des usagers de la route quant à leur supposé relâchement (ou disparition) au niveau des carrefours, précisant toutefois qu’ils alternent les postes. “Ça fait deux mois que je ne suis pas venu ici (marché central)”, a-t-il noté par exemple.

Après deux ans de service militaire, il pense que le travail qu’il fait est très supportable. “Ça vaut mieux que rien”, dit-il, précisant que cette initiative contribue à réduire le chômage. “Les gens disent que c’est un contrat de deux ans renouvelable, mais si c’était de notre gré, elle [l’initiative] se poursuivrait”.

ADI/BK / APS /