
Parallèlement, les Etats-Unis préparent avec l’Union européenne de nouvelles sanctions contre la Russie pour accentuer la pression sur Moscou.
«Je suis prudemment optimiste» sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu», a déclaré le président ukrainien Petro Porochenko jeudi soir. L’est de son pays est le théâtre d’affrontements meurtriers depuis des mois entre forces ukrainiennes et rebelles séparatistes appuyés par Moscou.
Invité de marque du sommet de l’OTAN à Newport (Pays de Galles), le président ukrainien avait annoncé dans la journée qu’un plan pour un cessez-le-feu pourrait être signé ce vendredi 5 septembre à Minsk, la capitale de Biélorussie.
Ce plan doit être annoncé au cours d’une réunion du «groupe de contact» composé de représentants de Kiev, de Moscou et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La rencontre est prévue vers 13h (heure en Suisse), en présence de rebelles.
Sur leur site Internet, les séparatistes prorusses se sont dits prêts à ordonner un cessez-le-feu vendredi en cas d’accord à Minsk.
«Un défi énorme»
Petro Porochenko a toutefois reconnu qu’il s’agit «d’un défi énorme» et a rappelé les conditions posées par l’Ukraine: le contrôle de la frontière russo-ukrainienne par l’OSCE, le retrait de toutes les troupes russes et la libération de soldats retenus par les rebelles ou la Russie.
A côté du président ukrainien, le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen, s’est livré jeudi à une violente charge contre la Russie. «La Russie combat contre l’Ukraine, en Ukraine. Les troupes et les chars russes attaquent les forces ukrainiennes. Et alors qu’elle parle de paix, la Russie n’a pas fait un seul geste pour rendre la paix possible», a-t-il accusé.
Violents combats
Sur le terrain, la situation à Marioupol et ses environs est «préoccupante» en raison de l’intensification de l’activité militaire, a informé tard jeudi soir l’OSCE. De violents combats ont été signalés notamment près de deux villages à une trentaine de kilomètres à l’est de cette grande ville de l’est de l’Ukraine.
Les habitants redoutent que Marioupol puisse être attaqué bientôt, rapporte l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont la Suisse assure la présidence tournante cette année.
La ville est un port stratégique. Elle est un verrou entre les territoires que contrôlent les rebelles autour de Donetsk, plus au nord, et la péninsule de Crimée, vers l’ouest, que la Russie a annexée en mars.
Pressions sur la Russie
En attendant, les Alliés ont encore renforcé leurs pressions. Les Etats-Unis préparent, en étroite coordination avec l’Union européenne, de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, a annoncé jeudi à Newport un conseiller du président américain Barack Obama. Il n’a pas donné de précisions sur les sanctions envisagées.
A Washington, le Pentagone a accusé la Russie d’avoir massé à sa frontière avec l’Ukraine des troupes et du matériel «bien plus puissant que tout ce que nous avons vu» depuis le début de la crise.
Guerre des mots
L’Union européenne doit annoncer pour sa part vendredi après-midi un nouveau train de sanctions contre Moscou, même en cas d’annonce de cessez-le-feu, selon une source diplomatique européennne. Elles doivent servir de «levier» pour forcer un processus politique.
L’attitude de Moscou reste la grande inconnue. La guerre des mots a fait rage jeudi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, accusant les Etats-Unis de soutenir «le parti de la guerre en Ukraine», et dénonçant «un sursaut de la rhétorique antirusse» à la faveur de la crise ukrainienne.
(ats/Newsnet)