
Le président ukrainien Petro Porochenko et son homologue russe Vladimir Poutine ont eu un entretien téléphonique ce samedi 6 septembre. De concert, ils ont «constaté que le régime de cessez-le-feu était globalement respecté. Ils ont discuté de mesures à prendre pour que le cessez-le-feu ait un caractère durable», a indiqué la présidence ukrainienne.
Samedi matin, rebelles et forces gouvernementales se sont encore mutuellement accusés d’avoir violé le cessez-le-feu entré en vigueur vendredi à 18 heures. Il y aurait eu des tirs sur leurs positions respectives dans et autour des fiefs rebelles de Donetsk et de Lougansk. Mais selon des journalistes de l’AFP à Marioupol et Donetsk, la journée s’est déroulée dans le calme.
Les rebelles ont exigé samedi leur «indépendance», après les négociations vendredi à Minsk. La rencontre entre le «groupe de contact» composé de l’Ukraine, de la Russie et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les séparatistes avait débouché sur le protocole de cessez-le-feu.
Deux conditions acceptables
«L’essentiel qui reste après ces négociations, c’est la reconnaissance d’une république autonome et indépendante au sein de la République populaire de Donetsk (DNR) ou au sein de Novorossia» (Nouvelle Russie, terme utilisé par le président russe pour désigner plusieurs régions de l’est et du sud de l’Ukraine, ndlr), a déclaré le président du parlement de la DNR Boris Litvinov.
«Ensuite, on peut marchander avec l’Ukraine et même l’aimer, mais d’égal à égal», a-t-il ajouté. Et d’estimer que parmi les conditions de Kiev, seules «deux sont acceptables pour nous: le cessez-le-feu et l’échange de prisonniers».
Le «premier ministre» de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Zakhartchenko a précisé que les séparatistes devaient transférer samedi leurs prisonniers de guerre à Kiev. Le gouvernement ukrainien devrait faire de même lundi avec les rebelles retenus.
Aucune précision n’a été donnée sur la durée du cessez-le-feu. Cet arrêt des hostilités constitue un succès pour les insurgés et la Russie. Il est susceptible d’entériner la perte pour Kiev de plusieurs villes de l’Est après l’avancée victorieuse des rebelles ces dernières semaines.
Nouvelles sanctions
La trêve annoncée à Minsk n’a pas convaincu les Occidentaux, qui ont accusé ces derniers jours la Russie d’avoir déployé des troupes régulières dans l’est de l’Ukraine. Moscou a toujours démenti toute implication sur le terrain.
Dans ce climat de scepticisme, les 28 Etats membres de l’Union européenne se sont mis d’accord vendredi soir pour de nouvelles sanctions contre la Russie. Elles seront formellement adoptées lundi. Cette série de sanctions comprend des mesures renforcées concernant l’accès aux marchés des capitaux, la défense, les biens à double usage civil et militaire et les technologies sensibles.
La Russie a averti samedi qu’elle réagirait en cas de nouvelles sanctions économiques. Moscou accuse l’Union européenne de soutenir ainsi «le parti de guerre à Kiev». Le conflit fait rage depuis près de cinq mois dans cette région. Il a fait, selon l’ONU, 2600 morts et provoqué le départ d’un demi-million de réfugiés et déplacés.(ats/Newsnet)