
«Sur l’échelle de Richter de la vacherie politique, c’est du jamais vu, une attaque hors catégorie. J’ai connu plus ou moins bien tous les présidents de la République depuis Georges Pompidou, je n’aurais jamais imaginé chose pareille.» Samedi après-midi, dans la touffeur des combles du Grenier bernois de Morges, le journaliste et patron de médias Patrice Duhamel a commenté la sortie, jeudi, de «Merci pour ce moment», le livre de Valérie Trierweiler, l’ex-compagne de François Hollande, description vengeresse de sa courte vie de «première dame de France» et des dessous peu reluisants du «président normal».
«Le bouquin indécent de Valérie Trierweiler va assurément être un test majeur pour les institutions de la 5e république», poursuit Patrice Duhamel, qui trouve malgré tout que François Hollande s’est plutôt bien exprimé, vendredi, sur cette affaire.
Expert en «mots qui tuent»
Patrice Duhamel est un expert en sournoiseries: il a sorti au printemps dernier, avec son complice, le réalisateur et auteur Jacques Santamaria, «Les flingueurs, anthologie des cruautés politiques» (Plon). L’ouvrage se présente comme un abécédaire argumenté des traits d’esprit et autres «mots qui tuent» qui ont égrené la vie politique française de Talleyrand à Mitterrand, de Clémenceau à Sarkozy, en passant par de Gaulle ou Chirac.
Déjà dans ce livre, François Hollande en prend pour son grade, et surtout de son propre camp – les amis de Fabius le surnomment «Guimauve le Conquérant». Le plus cocasse se trouve en page 35, avec cette citation datant de novembre 2011, en pleine campagne présidentielle, qui s’adresse à Roselyne Bachelot, ministre de Nicolas Sarkozy : «Vous n’allez pas être trop méchants? Il n’y aura pas de choses trop cruelles?» C’est signé… Valérie Trierweiler!
(24 heures)