ETAT ISLAMIQUE: Les Américains lancent l’offensive en Irak contre les djihadistes

 

 

Les avions de combat américains ont étendu ce dimanche 7 septembre pour la première fois à l’ouest de l’Irak leur zone de frappes contre les combattants de l’Etat islamique (EI). Le président Barack Obama s’apprête à révéler mercredi sa stratégie anti-jihadiste longtemps attendue.

Mettant ces frappes à profit, les forces irakiennes appuyées par des tribus sunnites ont lancé une vaste offensive contre les djihadistes de l’EI dans la région de Haditha, près d’un barrage vital sur l’Euphrate, dans la province à majorité sunnite d’Al-Anbar.

Jusque-là, les Etats-Unis avaient concentré leurs raids sur les positions de l’EI au nord de Bagdad, aidant l’armée irakienne, appuyée par les combattants kurdes et les miliciens chiites, à reprendre quelques secteurs à l’EI, principalement le barrage de Mossoul, le plus important du pays.

Le groupe extrémiste sunnite, responsable d’atrocités en Irak mais aussi en Syrie voisine, avait pris dès janvier des secteurs de la province d’Al-Anbar, frontalière de la Syrie. L’EI s’était emparé de nouvelles régions à la faveur de son offensive lancée le 9 juin en Irak.

Importance vitale des barrages

L’objectif des frappes américaines était «d’empêcher les terroristes de menacer la sécurité du barrage», selon le commandement central américain. L’EI a tenté maintes fois de s’emparer du barrage de Haditha, qui, avec celui de Mossoul, est vital pour la production d’électricité et l’irrigation dans le pays.

A la faveur de ces frappes, les forces armées «soutenues aussi par des raids aériens irakiens et des tribus ont lancé une offensive d’envergure autour de Haditha», a déclaré un porte-parole militaire irakien. Les forces nationales ont par ailleurs réussi à reprendre aux djihadistes la ville de Barwana, à l’est de Haditha.

L’extension des frappes témoigne de la détermination des Etats-Unis à combattre l’EI, moins de trois ans après le départ des dernières troupes américaines du pays. Outre ces raids, Washington a envoyé des armes aux forces kurdes et plus de 800 conseillers militaires et soldats pour aider l’armée et défendre le personnel américain.

«Plan d’action» mercredi

Mais c’est surtout la décapitation par l’EI de deux journalistes américains enlevés en Syrie et la menace de tuer un otage britannique qui ont poussé la communauté internationale à agir plus rapidement. Ces exécutions avaient été filmées et diffusées dans des vidéos.

Barack Obama a annoncé qu’il présenterait mercredi son «plan d’action» contre l’EI, martelant qu’il ne prévoyait pas l’envoi de troupes au sol et n’entendait pas lancer «l’équivalent de la guerre en Irak».

«Nous allons faire partie d’une coalition internationale en menant des frappes aériennes en soutien au travail sur le terrain par les troupes irakiennes et kurdes», a-t-il dit. «Nous allons les affaiblir (…), et, en fin de compte, nous les vaincrons», a-t-il ajouté, en référence aux djihadistes .

Le président américain s’exprimait au lendemain de son retour du sommet de l’OTAN au Pays de Galles. Il a rallié de nombreux pays occidentaux et la Turquie à son projet de coalition contre l’EI.

Appel aux Etats arabes

Dimanche, le patron de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi a appelé, lors d’une réunion ministérielle de l’organisation au Caire, les Etats arabes à faire face «militairement et politiquement» à l’EI. Il a souligné la nécessité de prendre «des décisions courageuses».

La question d’une éventuelle intervention étrangère contre l’EI en Syrie reste en suspens. Les Occidentaux excluent pour le moment toute coopération avec le régime de Bachar al Assad.

Responsable de multiples exactions – viols, exécutions, enlèvements – contre les habitants des régions qu’il contrôle, l’EI compte dans ses rangs des centaines de combattants européens et américains.

En Irak, le premier ministre désigné Haïdar al-Abadi a salué le projet de coalition contre l’EI. Il poursuit par ailleurs les tractations pour former un gouvernement. Il a jusqu’au 9 ou 10 septembre pour l’annoncer.

(ats/Newsnet)