EGYPTE: En prison pour être apparus dans une vidéo d’un «mariage gay»

 

 

En prison, les prévenus seraient obligés de suivre des «tests médicaux» pour déterminer leur orientation sexuelle.

Si la loi égyptienne n’interdit pas formellement l’homosexualité, plusieurs personnes ont été condamnées pour «débauche» ces dernières années, accusées d’avoir pris part à des fêtes rassemblant des homosexuels, des affaires qui ont défrayé la chronique dans des médias égyptiens prompts à les dénoncer, voire publier leurs photos.

Le samedi 6 septembre, sept hommes ont été placés en détention provisoire après être apparus dans la vidéo d’un «mariage gay», largement relayée sur les réseaux sociaux. Ils sont accusés «d’incitation à la débauche» et de «publication d’images indécentes».

Hommes arrêtés, torturés

La vidéo montre un couple homosexuel sur un bateau du Nil en train de célébrer leur union en petit comité, échangeant des alliances entourés par leurs amis qui chantent et lancent des youyous.

«Ces arrestations représentent une nouvelle atteinte aux droits humains fondamentaux et reflètent le mépris croissant du gouvernement égyptien pour l’Etat de droit», a affirmé dans un communiqué Graeme Reid, le directeur du programme Droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres de HRW.

«Les autorités égyptiennes ont à plusieurs reprises arrêté, torturé et détenu des hommes soupçonnés de conduite homosexuelle», a ajouté M. Reid.

HRW a également dénoncé des «tests médicaux» imposés aux prévenus, considérant qu’ils «violaient les normes internationales contre la torture». Pour les défenseurs des droits de l’Homme, cette procédure est destinée à déterminer si un accusé est homosexuel ou non.

L’homosexualité en Egypte est condamnée comme une «déviance» par l’islam comme par l’Eglise copte, obligeant la communauté gay à rester discrète.

«Une fête déviante»

En 2013, un sondage réalisé par le centre de recherches américain Pew révélait que seuls 3% des Egyptiens estimaient que «la société devait accepter l’homosexualité».

Trois égyptiens ont été condamnés en avril à huit années de prison pour avoir, selon les autorités, organisé «une fête déviante» et pratiqué «la débauche».

L’affaire la plus retentissante a eu lieu en 2001 lorsque 52 personnes avaient été arrêtées à bord d’un bateau-discothèque amarré au Caire, pour avoir participé à une fête réunissant des homosexuels. Vingt-trois avaient été condamnés à des peines allant d’une à cinq années de prison.

(afp/Newsnet)