
La nomination d’un nouveau chef pour diriger le groupe islamiste intervient au lendemain de la mort d’une grande partie de sa direction dans un attentat.
L’explosion survenue dans une maison de la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, a tué selon Ahrar al Cham au moins 12 de ses membres, dont son chef, Hassan Aboud.
Dans une vidéo diffusée ce mercredi 10 septembre, le groupe salafiste a dévoilé le nom de son remplaçant, Hachem al Cheikh, également connu sous le nom d’«Abou Djaber», et de son nouveau chef militaire, Abou Saleh Tahan.
Contre Damas et l’EI
Ahrar al Cham, dont les dirigeants avaient récemment envisagé un rapprochement avec l’Armée syrienne libre, plus modérée, a promis de continuer la lutte à la fois contre le régime de Bachar al Assad et contre les djihadistes de l’Etat islamique (EI).
L’explosion de mardi n’a pas été revendiquée mais certains partisans de l’EI se sont félicités sur les réseaux sociaux de la mort de Hassan Aboud, qui était récemment parvenu à les chasser de la province d’Idlib.
Attaque chimique?
Selon certains témoignages, il pourrait s’agir d’une attaque chimique, les corps des victimes ne présentant aucun signe de blessure externe, a déclaré un dirigeant d’un groupe rebelle allié à Ahrar al Cham sous la bannière du Front islamique.
Ce dirigeant, Abou Baraa, a rapporté qu’un médecin qui a examiné les corps avait constaté qu’ils avaient de l’écume aux lèvres et qu’un liquide coulait de leurs yeux. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), proche de l’opposition, a avancé un bilan de 28 morts.
Gaz chloré utilisé «de façon répétée»
Des «éléments convaincants» laissent à penser que du gaz chloré a été utilisé «systématiquement et de façon répétée» cette année dans le nord de la Syrie, rapporte de son côté l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
L’OIAC signale une «réduction sensible» des témoignages faisant état de bombardements au chlore depuis l’arrivée en mai d’une commission d’enquête mais dit en avoir enregistré à nouveau un très grand nombre en août.
L’an dernier, le président syrien Bachar al Assad, menacé de frappes occidentales, a accepté de remettre à la communauté internationale, en vue de leur destruction, 1300 tonnes d’armes chimiques.
La majeure partie de cet arsenal chimique a effectivement été éliminée mais le gouvernement de Damas doit toujours détruire douze hangars et plusieurs installations souterraines, ainsi que clarifier certaines déclarations faites à l’OIAC sur la liste des armes chimiques en sa possession.
(ats/Newsnet)