SYRIE – IRAK: Obama prépare l’Amérique à un long combat contre l’EI

 

 

Barack, qui s’exprimera dans la soirée depuis la Maison-Blanche, à la veille du 13e anniversaire des attentats du 11-septembre, a réuni son Conseil de sécurité nationale en présence des plus hauts responsables de l’armée et du renseignement.

Peu avant, il avait appelé le roi Abdallah d’Arabie saoudite depuis le Bureau ovale, au moment où Washington tente de mobiliser ses alliés contre les djihadistes sunnites qui veulent établir un «califat» à cheval entre l’Irak et la Syrie et ont revendiqué la décapitation de deux journalistes américains.

«Ce soir, le président expliquera comment les Etats-Unis mettront en place une stratégie globale pour affaiblir et, à terme, détruire l’EI», a indiqué un responsable américain sous couvert d’anonymat, évoquant, au-delà du rôle de l’armée américaine, le soutien aux forces combattant l’EI sur le terrain, «à la fois l’opposition en Syrie et le nouveau gouvernement irakien».

150 frappes en Irak

Selon le New York Times, le président américain s’apprêterait à autoriser des frappes aériennes contre les combattants de l’EI en Syrie, comme les Etats-Unis le font déjà en Irak avec plus de 150 frappes depuis le début du mois d’août.

L’administration Obama se trouve cependant dans une position beaucoup plus délicate en Syrie, où elle a désormais un ennemi commun avec le président Bachar al-Assad.

Lors de leur conversation téléphonique ce mercredi 10 septembre, Barack Obama et le roi Abdallah d’Arabie saoudite sont tombés d’accord sur la nécessité d’augmenter l’entraînement et l’équipement de l’opposition syrienne modérée. Selon la Maison-Blanche, les deux dirigeants ont jugé qu’une opposition syrienne plus forte était «essentielle pour faire face aux extrémistes tels que l’EI, ainsi qu’au régime Assad qui a perdu toute légitimité».

Les Etats-Unis ont reçu l’appui de nombreux pays, comme la France, dont le président François Hollande se rendra vendredi à Bagdad avant d’organiser lundi à Paris une conférence sur l’Irak, à laquelle participera John Kerry. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a précisé mercredi que la France, participerait «si nécessaire» à une action militaire aérienne en Irak.

Double attentat à Bagdad

A Bagdad, le secrétaire d’État américain, John Kerry, qui a entamé une tournée destinée à mettre en place une coalition internationale contre les djihadistes , a affirmé que l’armée irakienne, mise en déroute par l’EI au cours de ces derniers mois, serait «reconstituée et entraînée» avec l’aide des Etats-Unis et d’autres pays.

«Notre coalition internationale réussira à éliminer la menace en Irak, dans la région et dans le monde», a lancé John Kerry à quelques heures de l’allocution de Barack Obama, prévue à 21h (1h jeudi).

La visite du secrétaire d’Etat américain a été marquée par un double attentat à Bagdad qui a fait au moins 19 morts.

Après Bagdad, John Kerry se rendra mercredi soir à Amman puis jeudi à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Il y rencontrera les chefs de la diplomatie des six monarchies arabes du Golfe, ainsi que des représentants d’Irak, de Jordanie, d’Égypte et de Turquie.

Les Américains veulent notamment obtenir le soutien des monarchies du Golfe qui, après avoir été accusées de financer des groupes radicaux, ont pris récemment conscience de la menace que représente l’EI pour leur propre stabilité.

Sur le terrain, les Etats-Unis mènent depuis le 8 août des frappes dans le nord irakien, qui se sont révélées déterminantes dans la reprise par l’armée et les forces kurdes de certains secteurs, mais Washington n’envisage pas de déployer de troupes au sol.

La perception de la menace a changé aux Etats-Unis depuis la décapitation de deux journalistes, James Foley et Steven Sotloff. Selon un sondage réalisé pour le Washington Post et ABC News, plus de deux tiers des Américains soutiennent désormais des frappes aériennes américaines en Irak.

(ats/afp/Newsnet)