HQ1 et HQ2 : Alioune Ndao décode Bibo et Mamadou Pouye

 

Pour le Procureur spécial, la création de la société Ahs est frappée d’irrégularités. Alioune Ndao accuse les actionnaires de ladite boîte, Ibrahim Abou Khalil Bourgi et Pape Mamadou Pouye, «de se cacher derrière» les codes HQ1 et HQ2. Une accusation rejetée par Pierre Agboba, présumé complice de Karim Wade, qui soutient que «le code utilisé renvoie toujours à une fonction».

La création de la société Aviation handling services (Ahs)  est entachée d’irrégularités. Cette conviction du Procureur spécial se justifie par le fait que dans le montage d’Ahs, les différents actionnaires avaient utilisé des codes pour dissimuler leurs vrais noms. En fait, les nommés Ibrahim Abou khalil Bourgi et Pape Mamadou Pouye se faisaient toujours identifier respectivement par les codes HQ1 et HQ2. Le Procureur spécial Alioune Ndao en a déduit «une volonté de se cacher derrière des noms de code».

Mais, cette thèse a été balayée par l’expert-consultant Pierre Agboba. «Il ne s’agit nullement de dissimulation. Le code utilisé renvoie toujours à une fonction», recadre le spécialiste en aéronautique. Il conteste l’idée de dissimulation. M. Agboba indique, par ailleurs, que dans le domaine aéronautique, les fonctions sont souvent représentées par des codes. 

«Je savais depuis le début qui sont HQ1 et HQ2. HQ1 c’est Ibrahim Aboukhalil et HQ2, Pape Mamadou Pouye», explique Pierre Agboba. Selon lui, il est de coutume, dans le transport aérien,  que des personnes soient désignées par des noms de code. «C’est pour permettre la continuité des opérations en cas de changement de personnes physiques», a-t-il ajouté. 

Répondant à une question du Procureur spécial, l’expert-consultant dit ne pas être surpris de constater que Ibrahim Aboukhalil et Pape Mamadou Pouye se faisaient appeler par HQ1 et HQ2. Pierre Agboba a fait part qu’il lui arrivait d’être désigné par «ET» en tant que directeur d’escale, et «OZ» en tant que directeur des opérations à Air Afrique. Il est d’avis que cela entre dans le cadre normal des choses.

Pourtant, le Procureur spécial lui a rappelé que Ibrahim Aboukhalil se faisait appeler par le nom de Abraham Rosendhal et Pape Mamadou Pouye par celui d’Albert Paye. Lesquels actionnaires de Ahs se faisaient appeler par ces pseudonymes en Guinée Equatoriale. Sur ce, Pierre Agboba de répondre : «Je ne les connais pas par ces noms. C’est récemment que je l’ai appris.»

Toutefois, sur le fait que Pape Mamadou Pouye et Ibrahim Abou Khalil Bourgi n’ont pas voulu être identifiés, Pierre Agboba ne veut pas aller trop loin. «Je ne peux donner aucune explication. Je ne sais pas s’ils ont  utilisé des noms de code pour se désigner», a-t-il dit. A l’en croire, Ibrahim Abou khalil et Pape Mamadou Pouye avaient des activités qui allaient au-delà de celles d’un simple actionnaire. «Ils géraient des sociétés», se contente-t-il de dire.