
Le meurtrier présumé d’un étudiant tunisien, Afif,dont le cadavre a été retrouvé découpé dans des sacs poubelle en région parisienne, a avoué son crime, a indiqué vendredi 12 septembre à l’AFP le ministère tunisien de l’Intérieur.
«Il a dit qu’il a tué Afif, qu’il l’a découpé avec une scie à disque. Pour le moment et jusqu’à maintenant, il n’a pas dit pourquoi», a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui.
Tentative de suicide
«Le suspect est interrogé, il n’a pas nié les faits. Il a essayé de se suicider juste avant son arrestation aujourd’hui à Sousse» sur la côte à 150 km au sud de Tunis, a indiqué le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui, à l’antenne de la radio Shems-FM, sans plus de précisions.
L’homme a été «placé sous garde policière à l’hôpital», a précisé une source judiciaire française à l’AFP. Un mandat d’arrêt international avait été lancé jeudi matin contre lui.
Une source proche de la famille de la victime affirme que le meurtrier présumé est originaire de la même ville qu’Afif, M’saken, dans l’est de la Tunisie et habitait en France.
Un différend financier
Selon cette source, les proches d’Afif ont désigné ce suspect aux enquêteurs quelques jours après les faits et ceux-ci ont ensuite trouvé des empreintes l’incriminant, mais l’homme a eu le temps de rentrer en Tunisie.
D’après une source proche de l’enquête, il pourrait avoir agi sur fond de différend financier ou de drame passionnel.
«Nous souhaitons qu’il soit jugé en Tunisie», a affirmé à l’AFP l’oncle de la victime, Fakher. Le corps d’Afif y est arrivé jeudi par avion, et devrait être inhumé vendredi à M’saken.
Membres dépecés retrouvés dans des sacs poubelles
L’affaire avait commencé le 2 septembre par la découverte par des passants d’un corps découpé en morceaux dans trois sacs poubelle déposés sur un trottoir de Villepinte, dans la banlieue au nord-est de Paris. Selon une source policière, il avait été égorgé avant d’être découpé en morceaux à l’aide d’une scie à métaux.
Issu d’une famille de cinq enfants, Afif aurait fêté ses 20 ans dans un mois. Le jeune homme était arrivé en France le 27 août pour suivre des études de maths et d’informatique à l’université Paris-VII (Paris Diderot). Pendant les quelques jours qu’il a passés en France, il résidait seul chez un ami de son père à Aulnay-sous-Bois, ville voisine de Villepinte.
Dernier message sur Skype
Ses proches racontent l’avoir vu sur Skype pour la dernière fois à minuit le 31 août. «Il allait se coucher, il était tout à fait normal», selon son oncle, qui le décrit comme un jeune homme «instruit» et «pas particulièrement aventureux».
En Tunisie, où le décès a suscité de l’émoi, plusieurs pages Facebook ont été ouvertes en hommage au jeune homme. Deux rassemblements sont annoncés sur le réseau social pour vendredi, l’un devant l’ambassade de Tunisie à Paris, l’autre devant l’école d’architecture de Tunis où Afif avait étudié.
(afp/Newsnet)