Dimanche 14 septembre 1997 – Dimanche 14 septembre 2014 : Il y a 17 ans disparaissait Mame Abdou Aziz Sy « Dabaakh»

 

Dimanche 14 septembre 1997. Dimanche 14 septembre 2014. Il y a 17 ans disparaissait le khalife général des Tidianes, El Hadji Abdou Aziz Sy, fils prodige de Seydi El Hadji Malick Sy et de Sokhna Safiétou Niang et ancien disciple de feu Serigne Hady Touré.

Le dimanche 14 septembre 1997, par une matinée brumeuse, le khalife général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, rejoignait le royaume des cieux à l’âge de 93 ans. Il est né en 1904, à Tivaouane et a accédé au khalifat en 1957, à la suite du décès quasi-simultané (moins d’une semaine d’intervalle) de ses frères Cheikh Aboubacar Sy et Mouhamadou Mansour Sy.

Adepte de la doctrine du «tappé xol yi», pacifique dans l’âme, il était un véritable régulateur social. Il a su, tout au long de son khalifat, s’impliquer pour éviter que le Sénégal bascule dans le chaos.

 «Mame Abdou» avait le don de désamorcer des bombes sociales. À chaque fois que le Sénégal était traversé par une crise, il montait au créneau pour sauver la situation. Les Sénégalais, confrontés aux affres d’un quotidien plus dur que jamais, à une mal-gouvernance latente, à une dégradation des mœurs, à des inondations, à des coupures intempestives d’électricité, à un coût élevé de la vie…, regrettent toujours le patriarche de Tivaouane. Ce n’est pas un hasard si les Sénégalais étaient unanimes à reconnaître son mérite. Tellement il avait le talent inné de fédérer les énergies.  Chantre du «Tappé xol yi», son ombre plane, en ces périodes de doute et d’incertitude, sur le Sénégal.

Face à la dégradation des mœurs et à la prolifération des accouplements contre-nature, Mame  Abdou se serait, sans nul doute, emparé de son bâton de pèlerin pour appeler les uns et les autres au retour à Dieu.

On se rappelle qu’au moment  où la lambada (cette danse salace et impudique) faisait fureur, Mame Abdou s’était rendu personnellement au Palais de la République un soir pour solliciter l’implication du Président  Abdou Diouf pour la faire interdire. Aussi, en fervent partisan de la paix, il s’était régulièrement investi pour appeler à l’union des cœurs et des esprits pour un climat social serein. Il est régulièrement monté au créneau pour apaiser les esprits, dénoncer certains comportements et injustices. Véridique, humble, respectueux et droit, le sage de Diacksao n’avait aucune frontière. De Touba à Ndiassane en passant par Niasséne, Diamalaye, Alwar, Thiénaba, Gaya ou encore aux «Badamiers» (villa de fonction de l’archevêque de Dakar), «Dabakh» était adulé partout.

Il était un homme multidimensionnel doté de  solides connaissances en lettres, grammaire, droit islamique, sciences, astrologie et relations humaines. La solidarité était son bréviaire.  Le patriotisme son sacerdoce. L’amour de son prochain et le partage des connaissances sa raison de vivre.

C’est cet homme hors pair à tout point de vue que le Sénégal et la Umma islamique continuaient à pleurer avec des conférences dans plusieurs quartiers, en ce jour, dix-septième anniversaire de son rappel à Dieu.