
Six mois après l’annexion de la Crimée par la Russie, les habitants de la péninsule ont voté ce dimanche 14 septembre pour des élections municipales et régionales qualifiées de farce par les opposants au Kremlin.
Toutes les voix discordantes ont été muselées, ont dénoncé des habitants de l’ancienne région ukrainienne interrogés par téléphone. Selon Andreï Brejnev, président du Parti communiste de la justice sociale et petit-fils de l’ancien dirigeant soviétique Leonid Brejnev, la Crimée a renoué avec le système politique en vigueur à l’époque de l’URSS.
«Il n’y a désormais plus aucune concurrence politique», affirme-t-il. A Sébastopol, où son parti briguait la mairie, de nombreux habitants ont été forcés à adhérer au parti Russie unie de Vladimir Poutine, raconte Andreï Brejnev.
«Il y a deux mois, tout le monde a été contraint d’adhérer ‘volontairement’ à Russie unie – les responsables politiques, les agents administratifs, les directeurs de magasins, les employés des services de santé… Du jour au lendemain, tout est devenu Russie unie ici», dit-il.
Pas d’opposition
Narimane Djeliakov, un représentant des Tatars de Crimée, souligne que l’assemblée communautaire dans laquelle il siège avait appelé au boycott du scrutin.
«Il n’y a plus de partis d’opposition. Tous les partis sont pro-Kremlin, pro-Poutine. Ils soutiennent tous sa politique», déplore-t-il.
Vladimir Konstantinov, président du Parlement régional de Crimée et désormais membre de Russie unie, estime au contraire que l’absence de compétition entre les partis en lice a permis l’organisation «d’un scrutin exemplaire».
«Entre compétiteurs, on ne se bat pas pour battre l’autre. Si l’on compare aux élections précédentes, (la campagne) a été exemplaire», a-t-il dit à l’agence russe RIA Novosti.
(ats/Newsnet)